19.4.08

Braises – Grazia Deledda

J’avoue avoir été extrêmement déçu par ce roman du Prix Nobel de littérature 1926.

Grazia Deledda est considérée comme la représentante la plus importante de la littérature sarde. Son roman se passe d’ailleurs pour l’essentiel en Sardaigne dans un village perdu et écrasé de soleil et où pauvreté et simplicité se conjuguent pour le plus grand nombre. De nombreuses comptines et expressions en langue sarde émaillent le récit.

Anania est le fils de la faute, résultat de l’amour entre une jeune fille impétueuse, Ozi, et un saisonnier au regard ardent. Il sera abandonné à l’âge de sept ans par sa mère, célibataire, et conservera certains souvenirs précis de celle-ci, en particulier de sa voix. Sa mère disparaitra de son existence du jour au lendemain, sans aucun signe annonciateur.

Pour l’abandonner, sa mère le conduit nuitamment dans le moulin de son père où il grandira, pris en charge par l’épouse de son père qui ne peut avoir d’enfant et qui considèrera Anania comme son propre fils, « une dragée tombée par terre ».

Arrivé à l’âge de l’adolescence, il commencera d’être tourmenté par le désir de savoir ce que sa mère génétique est devenue. Elève brillant, il sera pris en charge financièrement par son parrain et tombera éperdument amoureux de Margherita, sa fille.

Mais peu à peu, dans sa tête et dans son cœur, Anania devra se livrer à un combat et un choix dont il n’arrive pas à concilier les parties. Retrouver et prendre en charge sa mère ou épouser et aimer sa fiancée. Il se laissera tomber dans une spirale dépressive, fabriquant par son attitude, ses paroles et son mal-être, sa propre perte.

Tout se terminera tragiquement…

Le thème est éternel et a été mille fois traité. Ce qui m’a laissé perplexe à un point tel que je suis en permanence resté à la surface de l’œuvre, c’est son style simpliste et dénudé.

Le vocabulaire est pauvre, les phrases sans réel intérêt artistique ou littéraire. Les tourments qui hantent les deux jeunes amoureux sont convenus, brossés sommairement, quasi cousus de fil blanc.

La psychologie est simplissime, risible. Même Harlequin fait mieux ! Il est vrai que Freud et ses descendants spirituels restaient à découvrir. Pourtant, de nombreux classiques avaient su peindre avec force la passion et les choix « cornéliens ».

Sans doute le roman était-il novateur dans les années vingt. Quatre-vingt dix ans après, il est éculé et surpassé à tous points de vue.

Seuls les collectionneurs d’incunables s’y intéresseront…

Publié aux Editions Autrement – 274 pages

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