28.11.09

Les obscures – Chantal Chawaf


Rarement un livre m’aura autant agacé. Il porte en tout cas bien son titre. : le scenario et l’écriture doivent être « les obscures » auxquelles il est fait référence. Mais qu’est-ce que c’est que ce galimatias délirant, sans queue ni tête à vous dégoûter un lecteur prêt à pardonner beaucoup. On dirait que Madame Chawaf a recherché avec détermination et ingéniosité les différents moyens de se débarrasser de celles et ceux qui auraient réussi à digérer un fatras de stupidités. Il y est parvenue !

Je suis franchement révolté qu’un tel tissu de pédanterie littéraire anéanti dans un récit perdu au milieu de nulle part puisse trouver un éditeur compatissant !

L’histoire de cette femme larguée par son mari après moins d’un an de mariage parce que, si je lis bien entre les lignes, elle ne mouille pas est d’une navrante bêtise. Nous assommer de soixante pages de délires sexuels en s’imaginant grenouille fécondée par une multitude de crapauds inondant béatement ses femelles reconnaissantes d’une fontaine de sperme dans une nature idyllique est tout simplement ahurissant de mauvais goût.

Je ne peux résister de vous citer quelques lignes de ces c…., histoire de m’assurer que vous fuirez au loin de ce parangon de l’anti-littérature.

« Jours de folie ! Inceste avec le limon des coteaux, les blocs de grès de la forêt, le fumier maraîcher, la tourbe, les vallées, avec la mère nature. Enclave de respiration, de libération. Inceste avec l’avoine, grise, l’avoine noire, l’avoine jaune, barbue, rouge, inceste avec la sécheresse caillouteuse du Gâtinais…. ». J’arrête là, vous aurez compris.

N’IMPORTE QUOI !

Honteusement publié aux Editions des femmes Antoinette Fouque – 2008 – 194 pages.

27.11.09

Les chaussures italiennes – Henning Mankell


Il est des livres qui, d’emblée, sortent de l’ordinaire et laissent une trace durable dans l’esprit d’un boulimique de lecture comme moi. Par l’originalité de son thème, sa tonalité mélancolique mais fulgurée de pointes d’optimisme ici ou là, l’extrême précision psychologique des personnages à la dérive et qui ont perdu leurs plus profondes attaches, la qualité de son écriture, « Les chaussures italiennes » s’imposent comme une de mes découvertes majeures de l’année 2009.

Le thème récurrent qui sous-tend l’œuvre est celui de la recherche de soi ou comment l’amour, sous toutes ses formes mais toujours pudiquement ici, souvent à la frontière du simple souci de l’autre, peut recréer du lien social, des attaches affectives fondamentales pour des personnages qui, pour des raisons différentes, sont en rupture de la société, condamnés à la solitude, l’incompréhension, la violence ou la mort. Ou comment un évènement fortuit, une rencontre non sollicitée, une découverte inattendue peut transformer une vie d’ombres et de désespoir un des univers possibles qui amènent à se reconsidérer soi-même, à envisager de donner du sens à une vie qui n’en avait plus guère.

Or, et c’est la force de ce roman, l’auteur sait ne pas tomber dans le pathos, le tragique ou l’hypertrophie face à des thèmes aussi lourds. Au contraire, une écriture maîtrisée fondée sur les nuances, les infimes variations du quotidien, la vertu de laisser au temps le soin de donner et prendre du sens font du livre un récit aux profondes racines, puissant sans ostentation, souvent bouleversant.

Un homme de soixante cinq ans vit seul sur une île de la Baltique simplement accompagné d’un vieux chat, d’un chien souffreteux et d’une fourmilière géante qu’il a laissé s’installer depuis dix ans dans son salon déserté. Il vit reclus là, simplement visité d’un facteur que la présence de cet ancien chirurgien, retiré du monde et de lui-même, conforte à ce que cet employé des postes se considère comme un éternel malade imaginaire. L’activité principale de l’habitant solitaire îlien consiste à creuser un trou dans la glace de la mer et à s’y plonger, en un geste de catharsis symbolique et douloureux.

Soudainement, la vie de cet homme va basculer lorsque, Hariett, une femme qu’il a aimée trente ans plus tôt et qu’il a abandonnée sans explication, lâchement, va surgir inopinément. Hariett est en phase terminale d’un cancer et vient solder une existence entachée d’un lourd secret.

A partir de cette survenue, notre homme va devoir quitter son île, partir à la quête de souvenirs profondément enfouis dans les forêts enneigées d’une Suède glaciale et solitaire, accepter d’être ce qu’il ne pouvait imaginer être en faisant une découverte capitale. Par la magie de rencontres que nous vous laisserons le soin de découvrir et parce que celles-ci vont lui donner la force de sortir de sa réclusion volontaire, il va alors entreprendre une démarche de repentance envers une patiente dont il a brisé la vie, suite à une erreur médicale. Une démarche qui, à nouveau, va lui ouvrir les yeux sur des misères, des terreurs et des horreurs bien plus profondes que les siennes propres et, peu à peu, l’obliger à prendre conscience de la fatuité de son isolement jusqu’à redonner un sens à une vie qui était dans une impasse totale.

Chaque personnage est porteur d’une souffrance particulière qui a besoin d’un autre, d’actes souvent incompréhensibles au premier abord pour s’exprimer et devenir, plus ou moins, supportable. C’est de la combinaison de ces maux, de la juxtaposition des chemins ne menant nulle part de tous ces personnages que sortira un avenir positif redevenu possible parce que ceux qui auront survécu auront su accepter de s’assumer.

Un livre rare et magnifique.

Publié aux Editions Seuil – 2009 – 341 pages

18.11.09

La vérité sur Marie – Jean-Philippe Toussaint


Voilà un roman coup de poing, hallucinatoire, qui vous prend aux tripes et ne vous lâche plus. Bâti sur un rythme endiablé, reposant sur une écriture d’une éblouissante précision et dotée d’un pouvoir de séduction extraordinaire, ce roman s’impose comme l’une des œuvres majeures de la rentrée littéraire 2009. Il fut d’ailleurs très justement récompensé par le « Prix Décembre » (qu’on avait parfois connu moins inspiré…).

C’est une forme de malédiction qui semble coller aux basques de Marie, jeune femme aux multiples et troublantes facettes qui font d’elle un personnage énigmatique, déroutant et donc attirant. Une malédiction construite en trois chapitres clairement distincts, décalés dans le temps, comme autant de chemins de traverse à suivre pour découvrir la vérité sur cette femme fragile, sous des apparences trompeusement décidées, qu’est Marie.

Le premier chapitre est en soi une véritable prouesse littéraire. Marie, jolie trentenaire qui vient de se séparer de son compagnon au retour d’un voyage au Japon, vient de faire l’amour avec un homme proche de la cinquantaine. Ecrasée par un été parisien étouffant, la ville cède à un orage dantesque. Soudainement, l’amant s’effondre victime d’une crise cardiaque. C’est à la mort en direct de cet inconnu que nous allons assister sans qu’aucun détail ne nous soit épargné, avec un luxe de précision et un style qui rend de façon haletante l’urgence des gestes et la détresse d’une Marie qui n’a pas d’autre recours que d’appeler à l’aide son ancien compagnon. Le chapitre se conclut sur un étrange et troublant rapprochement de deux êtres qu’on devine tourmentés et encore passionnément attachés l’un à l’autre. Un climat de mystère s’est installé.

Sans transition s’ouvre un deuxième chapitre qui se déroule quelques mois plus tôt. Nous découvrons la rencontre de Marie et de celui qui allait devenir son amant et allons assister à une nouvelle scène de folie. Elle est tout aussi brillamment exécutée que la première et, comme elle, se déroule de nuit, sous un nouvel orage diluvien qui inonde les pistes de l’aéroport Narita à Tokyo. L’amant, éleveur de chevaux de son état, va devoir lutter avec un étalon qui refuse d’embarquer dans le box de chargement et qui, pris de folie, va partir en un galop de légende et au plus profond de la nuit zébrée d’éclairs sur les pistes d’un aéroport aussitôt transformée en enclos de rodéo. On croit que la tension va alors retomber, une fois l’animal capturé, mais JP. Toussaint se lance alors dans une nouvelle épopée associée au récit d’un voyage en soute mémorable et éprouvant pour les nerfs. Fin du chapitre. Un moment de littérature éblouissant et absolument saisissant, qui prend aux tripes.

Le troisième chapitre nous montre Marie, quelque temps plus tard, dans sa petite maison de l’île d’Elbe. Elle y est seule s’occupant de remettre de l’ordre dans un jardin torturé et en s’occupant des chevaux que lui a laissés son père à sa mort. Le compagnon narrateur refait une apparition inattendue. Un jeu trouble de séduction réciproque, jamais consommée, suggestive et insupportable commence. Les conditions sont alors de nouveau réunies pour nous projeter dans une nouvelle scène infernale où un incendie de chaleur se déclenche nuitamment. Une nuit qui hante décidément JP. Toussaint et qui se pose comme autant d’inévitables transitions vers un ailleurs inconnu et inattendu. Là encore, l’auteur sait happer des lecteurs conquis et les plonger au cœur même de la destruction inexorable qui est à l’œuvre.

Trois chapitres pour dire la perte d’un amour, le désir de l’autre toujours présent, et un jeu complexe de séduction qui ne peut progresser que dans le drame que semble déclencher Marie malgré elle. Trois chapitres d’une remarquable densité et d’une maîtrise stylistique devenue rare. Un jeu brillant déroulé sur un rythme effréné, aux confins de l'hallucination.

On en sort abasourdi, enthousiaste aussi et en concluant qu’un grand, très grand livre, est né !

Publié aux Editions de Minuit – 2009 – 205 pages

13.11.09

L’annonce – Marie-Hélène Lafon


Le Cantal est un pays qui ne se laisse pas aborder facilement. Les hivers y sont profondément enneigés, éperdus d’un épais silence ouateux, les étés écrasés de chaleur, embaumés par l’explosion haletante des senteurs et des couleurs. Un pays aux racines agricoles où l’isolement et la solitude semblent la règle. Un pays aux fermes isolées, à l’esprit de canton et à la merci d’une météo maîtresse femme.

C’est dans cette région rude que vit, replié sur soi, un quatuor de figures. Il y a Paul, 46 ans, agriculteur à la tête de 26 hectares pentus et arides, ses deux oncles vaillants et secs octogénaires avec lesquels il a du lutter pour prendre le pouvoir de l’exploitation et sa sœur, Nicole, qui règne en cuisinière et lingère lorsqu’elle n’est pas à vaquer sur les routes pour apporter un soin attentif et attendu à une collection de personnes âgées et percluses de solitude. Tous vivent seuls, à l’abri des passions et des tentations, dans un dénuement et une simplicité essentiels.

Mais Paul n’en peut plus d’un célibat forcé et se remet avec difficulté d’une première histoire d’amour qui a mal tourné dix ans auparavant. Contre l’avis du clan, il va passer une petite annonce en vue de rechercher une compagne qui l’acceptera, lui, sa garde familiale rapprochée et la terre lointaine sur laquelle et de laquelle il vit.

Après l’épreuve sélective des coups de fil et de deux rencontres furtives dans la ville de Nevers, fantomatique et pluvieuse, Annette et son fils Eric débarqueront avec armes et bagages pour venir s’installer et commencer une nouvelle vie. Venus du Nord, du plat pays de Bailleul, le choc est rude mais Annette et Eric, chacun à leur manière, ont bien décidé de trouver leurs racines, de recommencer à vivre en se remettant des profondes blessures infligées par un compagnon et père alcoolique, violent et incontrôlable.

Usant d’une langue d’une incroyable profondeur, à la sublime lenteur, parcourue d’adjectifs fulgurants et précis, Marie-Hélène LAFON entraîne son lecteur au cœur même de ses six personnages, de leur quotidienneté, de leur long apprentissage à devoir vivre ensemble dans un contexte où les antiques distributions des tâches et des rôles se trouvent alors remis en cause.

On est subjugué par ces petits gestes, ces regards, ces sous-entendus qui, lentement, à l’image du temps qui se déroule là-bas, font que les uns et les autres vont s’apprivoiser et, peut-être, finir par s’aimer. Le livre s’achève en laissant ouverte toute conclusion même si l’on comprend que les plantes déracinées et transplantées ont fini par venir à bout de ce micro-climat si particulier dans ce hameau perdu du Cantal.

Il en résulte un livre magnifique, poignant et plein d’espoir. Un livre qui fut justement récompensé du Prix Page des Libraires 2009.

Publié aux Editions Buchet-Castel – 2009 – 196 pages

11.11.09

Le dernier train - Maria Mercé Roca



Si vous ne connaissez toujours pas la littérature espagnole contemporaine, malgré mes exhortations sur Cetalir, voici une nouvelle opportunité à découvrir du côté de la Castille.


Ce roman est d’une sensibilité intensément féminine et touche profondément tout lecteur ayant un peu vécu, connu des histoires amoureuses qui se sont plus ou moins bien terminées.


La structure en est simple. Trois parties.


Premièrement, une femme, proche de la cinquantaine, avocate spécialisée dans les négociations et les dossiers difficiles, se livre à une analyse de là où se trouve son couple. Après 26 ans de vie commune, elle n’est plus amoureuse de son mari dont elle donne une description sans complaisance.


Celle d’un homme assez égoïste, peu à l’écoute de l’autre, d’un être qui vogue d’échec en échec professionnel, engloutissant au passage toutes les économies familiales dans d’impossibles projets.


Elle ne sait plus comment elle a pu tomber amoureuse mais elle lui reste attachée, par habitude, par souci de materner d’autant que son homme a connu une grave attaque cardiaque et a tué, par accident, un homme un jour de chasse au sanglier.


Au fond, elle se rend compte que c’est ce besoin in contrôlable de protection régentée qui lui rend la vie à deux encore souhaitable, souhaitée et poursuivie alors que son mari est devenu incapable de la satisfaire sexuellement parlant du fait des médicaments qu’il prend à vie.


Deuxièmement, le mari, cinquantenaire qui n’a rien réussi dans sa vie et qui se livre à une analyse amère de son existence.


Une épouse dure, nourricière mais quasi dictatoriale, une femme qui ne lui laisse que peu d’espace de respiration, une femme d’affaires qui mène son couple comme elle mène ses affaires, allant à l’essentiel, plus soucieuse du résultat que des sentiments.


Une épouse, cependant, dont il reconnaît les multiples qualités et l’infini dévouement dont elle a su faire preuve lorsqu’il fut terrassé par son accident cardiaque et totalement déprimé, après avoir tué accidentellement un homme, il y a si longtemps, ce fameux jour de chasse au sanglier.


Un père déçu par sa fille qui fut un sujet constant de désaccord avec son épouse tant est si bien qu’elle a fini par s’enfuir avec le premier venu.


Mais aussi, et surtout, un homme qui se remet à prendre goût à la vie après avoir rencontré, miraculeusement sans s’y attendre, une femme dont il est tombé profondément amoureux et qui est sa maîtresse depuis 8 mois.


Une femme qui l’aime et qu’il peut en retour aimer car elle a profondément besoin d’être protégée, entourée, cajolée après l’ablation d’un sein qui a conduit son mari à divorcer, ne pouvant plus supporter l’image de cette mutilation.


Alors, voilà, n’aimant plus son épouse qu’il voit comme tyrannique, il décide de la quitter et doit lui annoncer ce soir.


Troisièmement, l’annonce de la décision et son dénouement, sobrement et superbement pis en scène.


Car ce roman est finalement écrit comme une pièce de théâtre, mais un théâtre sans dialogues. un théâtre où deux longs monologues se complètent et se superposent, donnant à voir des scènes et des thèmes identiques mais pris sous des angles et des points de vue radicalement différents, si différents qu’ils finissent par rendre tout compromis impossible.


La force de la troisième partie est de faire intervenir un tiers narrateur qui se met à l’intérieur de la tête de chacun des protagonistes et décrit, avec précision, l’émotion qui s’empare de chacun des deux époux au fur et à mesure que quelques paroles, très peu, sont échangées.


C’est le langage corporel et la progression de la pensée et de l’émotion qui vont finir par faire exploser la crise.


Un roman d’une rare finesse, d’une grande profondeur psychologique et qui se passe intégralement à l’intérieur de la tête des deux époux.


Impossible à tout lecteur un peu mûr de ne pas se reconnaître à un moment ou un autre...


Hautement recommandé par Cetalir !


Publié aux Editions Métalié - 173 pages

5.11.09

L’Arabe – Antoine Audouard


Le racisme et l’ostracisme au quotidien constituent le sujet du dernier roman d’Antoine Audouard. Avec beaucoup de pudeur et une intensité quasi insoutenable lorsque viennent les moments d’horreur, l’auteur nous donne à voir la bêtise et la méchanceté humaines dans ce qu’elles ont de plus crues, nous faisant descendre dans les égouts nauséabonds des idées préconçues, des paroles bientôt suivies d’actes qui ne reposent sur rien d’autre que des préjugés.

Le roman se déroule dans une petite bourgade du Sud de la France, le long du Rhône, pas très loin de Marseille. Un Arabe débarque sans prévenir dans cette petite cité composée exclusivement de blancs issus de la classe ouvrière ou de la petite bourgeoisie. Le Maghrébin a été envoyé par le frère, curé de son état, du patron de la gravière locale pour des raisons que nous découvrirons plus tard dans le roman. Il vient renforcer une petite équipe constituée principalement de rustres et d’une jeune femme solitaire et rebelle qui vit seule dans une grande maison sans chauffage en lisière de la gravière.

L’Arabe qui n’a pas de logement sera recueilli par Jules, un homme qui, derrière son mauvais caractère apparent, cache une réelle générosité et va se prendre d’amitié pour l’occupant de sa cave qui a aussi décidé de redonner vie à un jardin qui partait à l’abandon. L’Arabe, silencieux et travailleur, trouve rapidement sa place dans son milieu professionnel.

Mais, soudain, le drame va frapper la bourgade avec l’assassinat de la fille de la voisine de Jules. Bien qu’immédiatement reconnu par le mari alcoolique et violent, le meurtre ne peut trouver son origine, pour la mère stupide et obèse de la victime, que dans la présence de l’intrus indésirable parce que différent. Immédiatement interpelé et mis en garde à vue, la vie de l’Arabe va alors basculer dans un enfer car, même s’il ne tarde pas à être libéré, son histoire familiale va se trouver affichée au grand jour et le faire passer, à tort, pour un complice d’Al Qaida.

Menée par la voisine odieuse et vengeresse, un complot va s’ourdir qui vise à se débarrasser à tout prix d’un Arabe qui ne peut que constituer un danger malgré toutes les évidences contraires. Un complot qui entrainera les plus faibles, les plus stupides et les plus conformistes, sans exception.

Les mécanismes de la vindicte populaire, de la haine irréfléchie, de la machine policière qui se met en route malgré la présence d’esprit d’un inspecteur circonspect et humain, sont particulièrement bien analysés et font bien comprendre en quoi le racisme, s’il n’est pas tué dans l’œuf, est porteur de danger mortel. Quand l’alcoolisme et l’atavisme sont en outre à l’œuvre, il ne peut qu’en résulter des désastres complets et irréparables.

L’Arabe constitue une trame idéale pour un film typique du cinéma français. Gageons que nous devrions le voir porter sur les écrans d’ici quelque temps…

Publié aux Editions de l’Olivier – 260 pages