30.6.10

Un homme – Philip Roth


Un titre anonyme pour désigner un homme ordinaire, comme il en existe des millions de par le monde et aux Etats-Unis où se déroule ce roman très touchant.

Cet homme, on le comprend tout de suite, vient de mourir. Dès la première vingtaine de pages, Philip Roth captive notre attention et traduit une émotion considérable sans pour autant sombrer dans le pathos. Il n’y a pas d’introduction, on entre de plain-pied dans le vif du sujet et son thème central : la place de la mort dans nos vies.

L’émotion, c’est celle des proches, de la famille conviée en toute hâte à se recueillir sur la tombe du défunt au moment où on le met en terre. C’est aussi, tout de suite, la nôtre, tellement ces scènes ne peuvent que de nous rappeler d’autres, personnelles et intimes, que nous avons tous connues.

Il y a là, Nancy, la fille adorée, issue d’un deuxième mariage, la seule avec laquelle l’homme aura maintenu une relation quasi fusionnelle, jusqu’à la fin.

Il y a le frère aîné qu’il a toujours admiré et qui l’aura accompagné tout au long de sa vie, à chaque coup dur. Un frère à qui il ressemble tant et dont la voix, absolument semblable, tirera les larmes de l’assemblée.

Il y a les deux premiers fils, issus d’un premier lit. Des fils qui l’ont détesté, lui ont fait porter le manteau du père indigne, fuyant ses responsabilités, les laissant seuls avec une mère qu’il aura abandonnée pour une femme, plus jeune, plus insouciante et qui aura su lui redonner goût à la vie.

Il y a ses trois ex-épouses, trois femmes qu’il a aimées, trois femmes très différentes l’une de l’autre mais avec lesquelles il n’aura pas été capable de faire qu’un bout de chemin, plus ou moins long.

Il y a une infirmière, maîtresse d’un temps et qui a tenu une place considérable au moment où sa vie prenait l’eau de toutes parts.

Et voici que par un artefact littéraire, nous nous retrouvons dans la peau de celui qu’on enterre, quelques mois avant sa mort, brutale.

Il a soixante et onze ans. Il est épuisé par la vieillesse, les opérations cardio-vasculaires à répétition. Mais ce sont surtout les regrets qui le terrassent. Ceux de n’avoir pas su aimer celles et ceux qui ont compté, ceux d’avoir laissé des enfants derrière lui sans savoir se les attacher. Ceux d’avoir collectionné les femmes, par ennui de celles dont il était le compagnon officiel. Ceux des parents adorés et disparus, qui manquent cruellement maintenant que l’heure du grand départ approche. Bref, toute une vie qui va redéfiler pour laisser plus un goût d’amertume que d’accompli.

Des regrets trop tardifs et qui ne pourront rien à une solitude accentuée par la pulsion brutale, irraisonnée, de fuir New-York au lendemain des attentats du 11 Septembre pour aller s’enterrer dans un village artificiel, paradis atlantique pour des retraités au seuil de la mort.

La mort qui forme le thème obsédant de ce roman poignant, intense. Quel comportement oserons-nous avoir quand le temps viendra ? Que pourrons-nous dire de nos propres vies, du bien et du mal que nous y aurons fait ? Ce sont là les questions centrales superbement, intensément traitées dans ce roman majeur par la simplicité de son style et la puissance de sa portée émotionnelle.

Publié aux Editions Gallimard – 153 pages

25.6.10

Le monde est une fable – José Jimenez Lozano

Clémence et Constance sont deux octogénaires jumelles, « augustiniennes, démocrates, républicaines, anarchistes et réactionnaires », comme elles aiment à se définir elles-mêmes. Des sacrées mamies qui ne s’en laissent pas compter et sont prêtes à sacrifier patrimoine et réputation pour défendre la veuve et l’orphelin.

D’une culture livresque, elles se délectent à user de périphrases et à s’exprimer en latin pour mieux clouer le bec à celles et ceux qui tenteraient vainement de leur en remontrer. Un latin qui va servir un curieux objectif un rien insidieux, visant à déstabiliser l’Etat, rien de moins !

Parce qu’elles rêvent de rouler en décapotable, parce que la vie vaut toujours le coup d’être menée quand le grand âge arrive, parce qu’il faut en remontrer à ces incultes qui échouent et se laissent intimider, elles décident de concourir à un stupide jeu télévisé, sur le thème du roman policier, dont elles sont des spécialistes averties.

Vous l’aurez compris, Lozano nous emmène dans un roman assez loufoque, dans la grande tradition de la créativité, de l’humour et de la dérision ibériques. Un roman un peu désordonné, tiraillé entre plusieurs histoires parallèles, parfois un peu confuses, tout de même.

A travers ces deux dames que nous nous prenons à aimer, ce sont les limites de notre société contemporaine qui sont battues en brèche. Une société policée, surveillée et qui voit le mal plus vite qu’il n’arrive. Une société, tout de même, où une génération, encore, sait céder à la supériorité de l’intelligence et de la culture, au-delà de la bêtise normalisée qui tend à devenir la règle.

Tout le monde en prend pour son grade : le clergé, dépassé par l’évolution des mœurs, l’armée, représentée par un Gouverneur guindé mais au fond au bon cœur. Un gouverneur qui n’hésitera pas à donner ses meilleures couvertures militaires à un petit groupe de marginaux démunis, sur la pression insistante de nos vieilles dames.

La police, aussi et surtout, qui voit le mal là où il n’est pas et engendre, par sa suspicion, déviance, malveillance et rébellion.

Le tout un chacun enfin qui se laisse promener par un perroquet factice, agité au bout d’une corde, dans sa cage, depuis le balcon des vieilles dames, dès qu’un mouvement de foule menace de mal tourner.

Bref, voici un roman assez décapant, amusant et qui sort absolument des sentiers battus.

Toutefois, Lozano n’a pas la plume suffisamment alerte et caustique pour faire de cette œuvre originale un chef-d’œuvre absolu. Il y manque une certaine linéarité et, à force de trop vouloir en faire, le lecteur finit par ne plus trop savoir quelle direction prend le livre. On passe un bon moment cependant, ce qui n’est déjà pas si mal.

Publié aux Editions Flammarion – 212 pages

22.6.10

Coco Dias ou la Porte Dorée – Brina Svit


Brina Svit est une jeune slovène qui en est à son troisième roman écrit en Français avec « Coco Dias ou la Porte Dorée ».

Un drôle de titre pour un drôle de livre.

Au départ, une idée originale. Brina Svit se prend pour prétexte à son roman. En mal d’inspiration, séparée d’un mari lassant et devenu insupportable, elle cherche à se reconstruire en apprenant à danser le tango.

Son maestro sera Coco Dias, ex-gloire argentine, émigré oublié et vivant de cours privés donnés du côté de la Porte Dorée. Un marché toutefois. Brina apprendra le tango, le mystère de ses pas, le secret langoureux du plaisir d’être enlacé dans les bras d’un homme macho si et seulement si elle raconte la vie romanesque de Coco Dias. Un chapitre, des passes.

A partir de là, Brina Svit va nous conduire de façon savante à travers les méandres d’une intrigue un peu complexe et, il faut bien l’avouer, assez difficile à suivre.

Car, Brina n’est pas Brina, mais Valérie, une femme proche de la ménopause, en mal d’amour, à la recherche du grand frisson, sans trop y croire. Et Valérie est traductrice et commet, à ses heures perdues des romans aux titres alambiqués que personne, à part son éditeur, ne lit. Valérie, Brina, (?), est un peu dépressive et cherche à donner un nouveau sens à sa vie.

Et Valérie prend des notes sur Coco Dias, sur sa vie, ce qu’il lui inspire. Mais c’est avant tout sur elle qu’elle écrit, sur sa quête de l’homme idéal, sur ses regards d’encore jolie femme que peu d’hommes osent aborder. C’est sur ses amants d’un soir, ses soupirants de toujours mais trop timorés pour passer à l’acte qu’elle laisse courir sa plume. Bref, elle soigne son spleen en s’analysant.

Les meilleures pages sont celles sur le tango où l’auteur sait tracer avec talent les règles du jeu de séduction qui s’y joue en permanence. On y sent Brina plus à l’aise, plus proche des vrais sentiments, moins sous le contrôle d’une écriture qui requiert une construction élaborée pour maintenir entier et stable un édifice sophistiqué.

Résultat, la succession de scènes où se succèdent des personnages parallèles, le passage du monde onirique au monde prétendu réel, le glissement permanent du lieu, du temps, de l’espace rendent la lecture souvent délicate. Il faut une attention soutenue pour ne pas se laisser perdre par ce roman talentueux, certes, mais qui souffre encore d’une maîtrise rythmique perfectible.

Mais l’effort est méritoire, la construction et l’idée, astucieuses. Et les rythmes et les musiques du tango argentin valent le détour.

Alors, laissez-vous tenter, histoire d’encourager une romancière prometteuse !

Publié aux Editions Gallimard – 246 pages

18.6.10

Intérieur Sud – Bertrand Visage

Laissé pour mort sur une plage, recueilli et soigné mystérieusement, un homme repart à la recherche de son épouse, fille d’un grand de la mafia, dans une petite bourgade de Sicile.

Après quelques hésitations, il finit par franchir le seuil de son immeuble et par passer la porte de son appartement. Huit ans d’absence, huit ans sans nouvelles.

Mais son épouse n’est pas là et l’appartement semble avoir été déserté depuis longtemps. Les voisins s’empressent de l’accueillir tel l’enfant prodigue et de lui faire sentir qu’il fait partie d’une collectivité soudée. Tout se passe comme s’il s’était absenté depuis hier.

Peu à peu, l’homme va ré-apprivoiser les lieux, se les réapproprier, vidant les objets qui n’appartiennent pas à un passé commun, idéalisé. Il repeint les volets, réorganise les placards, bref pose sa griffe de plus en plus profondément.

Mais sa solitude sera de courte durée car une belle inconnue atterrira de façon inattendue sur son balcon un soir de violents orages.

Le roman prend ici une allure plus psychologique, un brin fantastique. Comment, après huit années de solitude, ré-apprendre à vivre à deux, découvrir et comprendre cette autre inattendue, littéralement tombée du ciel. Qui aimer : l’épouse dont il n’a plus aucune nouvelle et qui ne semble pas étrangère au sort qui l’a laissé inanimé sur une plage lointaine ? La belle jeune femme, bizarre, paumée, exploitée mais si attirante et dont il s’occupe avec tendresse et dévotion ?

Le titre est particulièrement bien choisi. Intérieur car c’est à l’évolution des sentiments que nous assistons, à la peur de voir revenir l’ex-femme aimée, celle pour laquelle il a franchi la mer, à nouveau. Intérieur car c’est à la reconstruction affective de deux êtres perdus, brisés menu par la vie que nous assistons, patiemment, par petites touches pudiques et délicates.

Sud car l’exubérance méditerranéenne est omniprésente, le sens de la fête, le plaisir d’être en société rythment ce récit si attachant. Et puis la chaleur qui écrase, le soleil qui tape mais qui favorise les retrouvailles dans le patio de l’immeuble, pour l’occasion dégagé des motos et poussettes qui l’encombraient.

On savoure ce beau roman pour ce qu’il est : un petit bijou ensoleillé, avec ce brin de folie du sud, ce génie inventif, cette démonstration sympathique.

Une recommandation de Cetalir.

Publié aux Editions du Seuil – 187 pages

10.6.10

Le contemplateur – Stéphane Héaume

Ce court roman, sympathique et sans grande prétention, nous conduit au cœur d’une bourgade normande quelque part à la fin du XIXe ou du début du XXe siècles. L’atmosphère y est proche des truculentes nouvelles de Mautpassant, la férocité et le brio en moins, malheureusement.

Le thème en est l’homosexualité refoulée d’un vieux libraire, celle qui le pousse à éprouver pour ses commis, qu’il choisit jeunes et beaux, une passion absolue et propre à lui faire perdre la raison.

En bon libraire, il ne peut s’empêcher de confier ses penchants que la morale de l’époque considérait comme répréhensibles, à un journal intime.

Le roman débute sur une scène de mort violente. La mort du petit commis que tout laisse à penser être le fait du libraire libidineux sans que l’auteur, volontairement, nous indique ce qu’il en est réellement. Nous comprendrons à la fin de l’ouvrage.

Troublé et voulant éviter tout ennui, le libraire se hâte de faire disparaître le corps au fond de son sous-sol et recrute aussitôt un nouveau commis, nouvel apollon innocent.

Mais le comportement du libraire, déjà un peu loufoque auparavant, va rapidement virer à l’obsession : celle de posséder l’âme et sans doute le corps de ce bel enfant. Une obsession qui va finir par le faire remarquer par les commères ou les notables du village jusqu’à ce que son secret soit découvert.

C’est là que le roman fait penser à Mautpassan. La jalousie, la mesquinerie, la petitesse, la curiosité malsaine sont autant de ressorts puissants qui poussent la populace à surveiller, puis soupçonner et accuser un libraire qui jusqu’ici avait réussi à dissimuler ses penchants.

Au total, on passe un bon moment sans pour autant que le roman soit un grand libvre.

Publié aux Editions Anne Carrière – 183 pages

Tous des menteurs – Soledad PUERTOLAS


Publié en 1990, ce roman a mal vieilli. Tout au plus retiendra-t-il la curiosité des fervents amateurs de la riche littérature ibère dont vous trouverez de nombreuses recommandations dans Cetalir.

Nous suivons les traces d’un jeune homme dont nous ne connaîtrons jamais le nom. Un garçon qui a perdu son père, vedette littéraire nationale, et qui vit désormais dans un univers gouverné par les femmes.

Une mère absente, langoureuse, un rien dépressive et qui tue le temps à dévorer des romans policiers en fumant cigarettes sur cigarettes. Sa solitude est parfois trouée par le surgissement vrombissant d’amies d’âge mûr, veuves ou éternellement célibataires.

Nous allons peu à peu découvrir le monde des adultes et la façon dont il se dévoile aux yeux d’un enfant qui grandit. Les tromperies, les mensonges, l’alcoolisme qui frappe lourdement l’environnement familial.

Puis la vie effrénée dans un Madrid toujours nocturne envahi de bières, de drogues, de fumées et de bruit.

Il sera bien difficile au jeune homme devenu adulte de se départir d’une profonde peur des femmes qui l’empêchera de nouer toute relation sérieuse.

Mais on s’ennuie ferme à la lecture de ce roman en raison d’une écriture manquant d’imagination et de profondeur et faute d’une trame solidement charpentée.

Bref, il ne figurera pas dans la liste des recommandations de Cetalir.


Publié aux Editions Stock – 166 pages

5.6.10

Le dernier crâne de Mr de Sade – Jacques Chessex


Voici l’ultime roman de Jacques Chessex que celui-ci remettait à son éditeur quelques jours avant de mourir, mais peut-être pas dernier manuscrit de l’auteur à être publié, Grasset ayant laissé entendre que d’autres seraient en attente et à venir…

Il n’en reste pas moins que ce court récit est un véritable joyau littéraire à ne manquer sous aucun prétexte ! Dans un style très travaillé, puissant, presque Hugoien par son emphase et la beauté de ses images, Chessex nous conte les derniers mois du fascinant Marquis de Sade.

Un portait démystifié, sans concession, qui laisse à voir la déchéance d’un individu qui fascine autant qu’on le méprise. Le divin Marquis est enfermé depuis des années à la Bastille puis à l’asile de fous de Charenton, condamné pour sodomie, libertinage, violences après que son effigie ait été brûlée en place publique à Marseille. L’homme est au bout d’une vie d’abus absolus mais pas absous par une Eglise qui en fait un monstre et qui n’a de cesse que de chercher à se venger des affronts répétés d’un homme qui conchie Dieu et tourne en ridicule fangeux les rites religieux.

Obèse, adipeux, variqueux, le prisonnier ne renonce cependant à aucun des plaisirs auxquels une administration pour le moins tolérante ne semble pas le moins du monde prête à mettre un terme. Grâce aux pensions versées par son fils, certes avec réticence, le Marquis vit aux côtés de sa maîtresse, Mme de Quersant, qui occupe l’appartement voisin. Mais surtout, il reçoit la visite quotidienne de la petite Leclerc, la jeune fille de la concierge, âgée de seize ans. Des visites qui conduisent à des soupirs de plaisir, à des ahanements violents qui enchantent les oreilles des pensionnaires de l’asile, témoignages répugnants des jeux pervers que Chessex nous décrit par le menu, sans concession et avec un réalisme fascinant.

En Novembre 1814, l’homme finira par s’éteindre. Réchappé d’une autopsie qu’il avait interdite grâce à la complicité du médecin qui le traitait, fasciné par ce personnage, le cadavre sera victime de la vengeance de l’Eglise qui fera planter profondément une croix sur la tombe du pire des athées.

Commence alors la deuxième partie de cet étrange roman. L’auteur délaisse le mode historique et une écriture merveilleuse mais formelle pour adopter un ton plus badin, plus moderne aussi, qui nos mènera jusqu’aux confins de la science fiction.

Cinq ans après le décès, le cadavre sera exhumé et le crâne fascinant, puissant et étrangement lumineux du Marquis sera détaché du squelette pour être analysé par la médecine. Convoité, le crâne échappera à son détenteur, le médecin de Charenton, sera copié pour être retrouvé en de nombreux endroits de la terre tout au long des plus de cent cinquante ans qui vont suivre.

Entre légende, conte fantastique et récit historique, Jacques Chessex suit les traces de ce crâne qui, lorsqu’il semble localisé, entraine malheurs, débauches et scènes inexplicables à toute logique rationnelle. Un crâne qu’il imagine terminer en Suisse romande, sur les bords du Lac Léman, entre les mains d’une femme lascive qui l’invite en termes à peine voilés à des scènes destinées à honorer le défunt homme.

Il est tentant de voir dans ce magnifique roman l’ultime réflexion d’un auteur qui se sait condamné, celle d’un homme aux portes de sa propre mort, celle d’un écrivain qui s’interroge sur ce que son œuvre, puissante et riche, laissera dans le temps et ce que ses lecteurs en feront.

Pour notre part, nous voulons dire notre profonde admiration !

Publié aux Editions Grasset – 2009 – 171 pages

4.6.10

Neuf histoires et un poème – Raymond Carver


Un recueil de nouvelles dont le thème porte sur l’intime, la solitude, le repli sur soi. Des nouvelles d’une étonnante nudité, d’une absolue simplicité. A tel point parfois que l’on en vient à s’interroger sur le fond et la forme qui interpellent.

Carver met en scène les exclus du miracle américain, enfin les exclus blancs. Les serveuses dans les bars, délaissées par des époux fatigués d’une vie conjugale vide de tout sens, les chômeurs démarchés par d’improbables vendeurs d’aspirateur, les paumés qui se vengent sur leur chien pour le regretter aussitôt, les copains en virée qui tourne mal.

A chaque fois le vide d’une vie trouve un écho dans la vacuité d’une situation. Pas le moindre élément auquel se raccrocher pour donner un semblant de sens. Comme si chaque effort était condamné d’avance.

Au bout du compte, on ressort à tout le moins interpellé par le ton et la forme, souvent très courte à l’extrême limité du banal absolu.

Dérangeant certes. Mais, pour ma part, je suis resté sans arrêt à l’extérieur, distancié par la trop grande distance qu’avait mise l’auteur peinant à trouver un réel intérêt à une écriture profondément vaine, banale et triste et pas toujours bien servie par une série de traducteurs non homogènes.

Publié aux Editions de l’Olivier – 189 pages