24.12.11

La martre – Alice de poncheville

Qu’il est agaçant de constater, une fois le premier chapitre commencé, que ce que l’on croyait un roman légèrement doucereux, un peu lent à se mettre en place, est en fait une série de nouvelles ! Pourquoi l’éditeur n’en laisse-t-il rien paraître dans sa, très courte, quatrième de couverture ?

Bref… Ce sont donc dix nouvelles qui constituent le premier ouvrage pour adultes réalisé par Alice de Poncheville. Dix nouvelles qui, sans exception, tournent autour de la solitude, sous toutes se formes, à tous âges, que l’on soit homme ou femme.

Une solitude qui tend ses pièges, racornit les cœurs, isole du monde, confond réalité et imaginaire ou désir. Une solitude aux attraits si puissants qu’elle empêche ici chacun des dix personnages mis en scène de recréer un lien social, comme on dit maintenant.

Des personnages suffisamment banals pour se fondre dans la masse de ces inconnus que nous croisons chaque jour et dont la vie intérieure oscille entre le néant absolu et des pulsions poétiques. Des personnages parfois saisis d’un brin de fantaisie, d’audace pour tenter de s’extirper d’une gangue épaisse qui les isole de leurs congénères.

Ils ont connu un deuil, une séparation ou bien se sont laissés enfermer dans une nasse dont, l’âge aidant, il devient impossible de sortir. Un événement anodin (un mariage, une sortie en voiture, un inconnu qui surgit) va venir bouleverser, sporadiquement, un équilibre apparemment enviable mais au fond, éminemment fragile. Mais ils ne sauront oser aller au bout et la solitude reprendra ses droits, plus fermement encore.

Ces dix courts textes sont assez bien écrits. Il leur manque cependant ce brin de fantaisie, ce côté pétillant et surprenant qui concluent en général toute bonne nouvelle, pour en faire un texte remarquable. Cela se lit bien et s’oublie tout aussi vite. Bref, rien de bien intéressant…

Publié aux Editions de l’Olivier – 185 pages