3.12.16

Les bottes suédoises – Henning Mankell


On attendait avec une certaine impatience le dernier roman d’Henning Mankell, décédé récemment. Cette suite aux fabuleuses « Chaussures italiennes » sera donc l’ultime livraison de l’un des maîtres du roman noir nordique.

On y retrouve les principaux personnages des « Chaussures italiennes ». Mais, désormais, le vieux médecin, Fredrik Welin, vit reclus sur une île, le plus loin possible des hommes qu’il n’aime guère et des femmes avec lesquelles il ne sait toujours pas, à soixante-dix ans, comment vraiment se comporter. Et puis il sera tiré de son lit en toute hâte en pleine nuit, ayant tout le juste le temps de sortir alors que la maison en bois de ses ancêtres brûle. Un incendie indubitablement d’origine criminelle qui l’oblige à se réfugier dans sa vieille caravane et de composer avec le peu qu’il lui reste.

Pourtant, sans doute parce qu’il vit en marge de la société locale, Fredrik sera soupçonné d’avoir lui-même mis le feu à sa maison pour toucher l’assurance. Plus ou moins ostracisé, on comprendra bientôt qu’il n’est en aucun cas l’auteur de cet acte bientôt suivi, en son absence, de nouveaux incendies de vieilles bâtisses sur plusieurs des îlots alentour.

Une succession qui jette la psychose et qui pousse Fredrik à mener sa propre enquête dans laquelle il devra affronter ses démons, accepter de comprendre qui est vraiment sa fille, renouer des liens sociaux tout en finissant par identifier le coupable.

Malheureusement, il faut bien l’avouer, « Les bottes suédoises » n’ont ni l’élégance ni l’allant des « Chaussures italiennes ». Plus le récit avance, plus les bottes deviennent de gros sabots conduisant à une conclusion sans surprise. Tout cela finit par tourner un peu en rond au point de presque lasser un lecteur en lui laissant un petit goût d’amertume. Dommage mais on pardonnera à l’écrivain suédois pour toutes les autres joies de lecteur qu’il nous aura données.


Publié aux Editions du Seuil – 2016 – 368 pages