27.10.17

L’âme des horloges – David Mitchell


S’attaquer au dernier roman de l’auteur anglais David Mitchell pourra présenter plus d’un défi. D’abord, celui de l’épaisseur du bouquin : avec plus de sept cents pages (qui auraient probablement gagné à être pas mal élaguées), venir à bout de l’ouvrage va vous demander un joli petit nombre d’heures. D’autant que l’histoire est souvent complexe et fait appel à un verbiage ésotérique supposé donner une certaine crédibilité à une saga qui, en soi, n’en a aucune. Commencée de façon haletante, la lecture finit par traîner en longueur et on se prend à vérifier, un peu trop régulièrement, le nombre de pages restant à digérer d’un pavé qui tend vers l’indigestion.

Au cœur du récit, le Temps, la Mort, l’Immortalité et la Fin du Monde. Quatre ingrédients mélangés à tour de bras pour constituer un récit d’un imaginaire débridé et assez positivement stupéfiant à vrai dire.

Depuis des siècles, deux sociétés secrètes se livrent une guerre sourde et sans merci. Tandis que les Anachorètes sont sans cesse à la recherche d’humains présentant les bonnes caractéristiques pour en distiller l’âme et se procurer ainsi une forme d’immortalité, les Horlogers les traquent pour les éliminer en se réincarnant eux-mêmes en une succession de renaissances dans tous les coins, toutes les cultures et toutes les langues du monde.

Parfois, certains humains deviennent les témoins partiels et désemparés de certains des épisodes d’une croisade entre mauvais vampires et gentils ressuscités. C’est le cas de la jeune Holly Strikes dont nous allons suivre l’existence mouvementée entre ses quinze et soixante-dix ans. Holly entend des voix et fait des rêves étranges lui valant le don de prédire ce qui est sur le point d’advenir.

Abreuvé de science-fiction, de fantastique et de pessimisme quant à l’avenir du monde, David Mitchell concocte un mélange explosif qui traverse le Temps et les genres. Voilà qui devrait à coup sûr séduire les amateurs d’heroic fantasy. Si vous aimez les choses rationnelles, mieux vaudrait passer votre chemin. Sinon, vous apprécierez certainement une créativité débridée doublée d’une écriture maîtrisée pour autant que vous fassiez fi d’un certain nombre de maladresses, de certaines grosses ficelles, d’une longueur maladive (tous ses romans sont interminables) et d’une invraisemblance totale. Vous voilà prévenus…


Publié aux Editions de l’Olivier ) – 2017 – 784 pages