25.8.18

Un petit boulot – Iain Levinson


Difficile de s’en sortir quand, comme Jake Skowran, on a perdu son travail depuis que l’usine qui employait une bonne partie de la ville américaine où il réside a fermé pour être délocalisée au Mexique. Surtout si les factures s’accumulent et que les expédients consistant à gager ou vendre ses maigres biens les uns après les autres s’évanouissent. Alors trouver un boulot, n’importe lequel, devient d’autant plus vital que Jake a en parallèle accumulé une grosse dette en paris sportifs.
Du coup, lorsque le mafieux local faisant office de bookmaker et de pourvoyeur de drogues en tous genres lui propose de tuer sa femme, Jake n’hésitera guère avant d’accepter. Le voici donc devenu en un rien de temps tueur à gage doublé d’un job de nuit sous-payé dans une station-service de la zone locale. Une fois son premier contrat exécuté, Jake va rapidement à la fois se révéler comme un véritable homme de l’art ainsi que comme un gars décidé à ne plus se laisser marcher sur les pieds quitte à flinguer à tout-va pour son propre compte.
Derrière ce portait souvent assez drôle d’un faux méchant c’est celui de l’Amérique des laissés pour compte et des petits que dresse Iain Levinson. L’Amérique qui galère pour s’en sortir, celle qui vit ou plutôt survit dans des banlieues où il ne fait pas bon de s’aventurer. Celle des baraques laissées à l’abandon faute de pouvoir les rembourser, des petits truands qui vous pourrissent la vie, celle des bars de seconde classe où descendre les bières les yeux dans le vide devient un luxe que de moins en moins de fauchés sont capables de se payer. Un polar au vitriol mais qui porte un regard plein d’une certaine tendresse envers ceux qui sont frappés d’ostracisme.
Publié aux Editions Liana Levi – 2003 – 211 pages