Le titre du roman nous paraît plus vendeur que conforme à l’intrigue. Car c’est bien d’une bibliothèque qu’il s’agit, et des mystères qu’elle recèle, mieux protégés qu’une citadelle, mais de celle d’un obscur professeur de langues baltiques dans l’Etat du Michigan.
Ceci dit, le roman vaut le détour. Jon Fasman nous a concocté une sorte de polar haletant où la quête de mystérieux objets, tous ou presque en provenance d’Asie Mineure et vieux de plusieurs siècles, nous mène aux quatre coins du monde.
Cette quête dont on comprend bien vite qu’elle est en rapport direct avec des procédés alchimiques à l’importance extrême est réalisée par de douteux sbires membres d’une confrérie secrète et en prise directe avec les réseaux de pouvoir de l’ex URSS. Anciens du KGB, du Parti Communiste, apparatchiks et autres militaires de haut rang n’hésitent pas à s’emparer des trésors convoités à force de ruse, de duplicité, d’argent et de meurtres. Peu à peu, nous en devinons l’usage que leur rassemblement permettra.
L’autre force de ce roman bien documenté, c’est de nous faire poursuivre en parallèle cette quête meurtrière et l’enquête menée par un jeune journaliste, Paul Tomm, sur le décès violent d’un obscur professeur Estonien à l’Université dont lui-même est issu. Chapitre après chapitre, des connexions vont s’établir entre deux histoires au départ en apparence parallèles.
Bien malgré lui, à force de pugnacité alimentée par l’amour éprouvée pour une dangereuse professeur de musique et grâce à l’aide bienveillante d’un policier violent et placardisé, Paul Tomm va se trouver au centre d’une intrigue qui le dépasse dans ses enjeux.
Virées nocturnes, chasse à l’homme, crochetage de serrures, marchandages et intimidations, tout est là pour alimenter une bonne intrigue bien construite.
Il ne faut pas chercher le moindre intérêt littéraire à ce roman bien ficelé. Il vous apporte en revanche son lot de suspens, de rebondissements et vous tient vaillamment en haleine pendant quatre ou cinq heures. Bref, objectif atteint pour Jon Fasman !
Publié aux Editions du Seuil – 394 pages
Pas vraiment du même avis...
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