Que diriez-vous d’un polar nerveux, sans prise de tête, à la lecture linéaire et agréable ? N’allez-pas plus loin, vous l’avez trouvé.
Nous voici transportés au coeur de Londres, dans un monde où il devient difficile de faire la différence entre les criminels et les flics durs, intimidateurs et cogneurs. Un monde où la violence physique et psychologique est omniprésente, où les meurtres non élucidés s’enchaînent et se confondent rapidement dans une pile de dossiers qui finit par traîner.
Jusqu’à ce qu’un taré complet, speedé, shooté à l’alcool et au fix, décide, pour s’amuser, de descendre gratuitement des flics. Sept pour être précis et le dernier sur la liste sera le plus dur et le plus vicieux des inspecteurs de la criminelle de Londres. Du moins cela fait partie du projet. Alors la maison poulaga va s’organiser et faire rendre justice, coûte que coûte...
Ken Bruen ne s’embarrasse pas d’artifices. Pas d’effet de style, aucune description, aucune analyse psychologique. On est d’emblée au coeur de l’action, soudé aux acteurs du roman. On prend les coups, les insultes et les baffes.
Chaque chapitre est précédé d’une citation d’un people britannique ou américain, une citation qui illustre parfaitement bien, souvent avec ce zeste d’understatement si typiquement anglo-saxon, l’action à venir. Histoire de bien s’assurer que ce monde n’est pas très éloigné de celui que nous côtoyons.
Chaque chapitre est court, voire très court, format coup de poing en pleine figure. Fondamentalement sous forme de dialogues brefs, vifs et essentiels. La lecture défile à toute allure dans un monde qui a perdu la plupart de ses repères et où bien et mal finissent par se confondre largement.
Un monde en noir et blanc et où il ne fait pas bon d’être noire, ce qu’une agente apprendra à ses dépens jusqu’à sombrer dans la délinquance. Un monde où le règlement de compte finira toujours par se substituer à la procédure judiciaire qui laisse trop de place aux échappatoires légales.
Bref, pas de la grande littérature mais une efficacité certaine et sympathique. Rien de tel, au fond, pour passer un bon moment !
Publié aux Editions Série Noire Gallimard - 272 pages