John Cheever est considéré aux USA comme un romancier et nouvelliste majeur, réputé pour la froide férocité avec laquelle il met en scène la petite et moyenne bourgeoisie américaine.
Ce gros recueil de nouvelles, de longueur variable et qui présente l’originalité de se situer tout au long du XXe siècle, ne faillit pas à cette stratégie littéraire.
Pour autant, il nous semble qu’il lui manque en permanence du souffle pour emporter une adhésion totale de la part d’un lecteur peut-être blasé. Certes, la bonne société des gens normaux, de la classe moyenne américaine, n’y gagne pas en reconnaissance ou admiration. Ce sont les mille et un petits travers, les mesquineries, les tromperies, les illusions perdues qui se succèdent en trame de fond. C’est aussi ce qui rend ces personnages, très humains, attachants. Ils sont comme nous : faillibles et légèrement ridicules.
Mais, assez vite, on se lasse. A tel point, que la lecture des différentes nouvelles s’enfonce dans une lente monotonie, légèrement insipide. Un Russel Banks, autre maître en la matière, aurait sans doute su y donner le côté drôle et sarcastique qui manque cruellement ici pour en faire une oeuvre marquante.
Publié aux Editions Joelle Losfeld - 303 pages