Décidément, il faut
croire que Laurence Tardieu, dont on tresse régulièrement les lauriers, est un
auteur qui ne me convient pas. Il est peu de dire que j’ai absolument détesté
son dernier roman. A cela, plusieurs raisons.
La forme tout d’abord,
faite d’une écriture particulièrement pauvre, aux répétitions incessantes sans
utilité. Les phrases s’enchaînent sans style et cumulent un nombre
impressionnant de banalités. C’est absolument affligeant !
Le fond, ensuite et
surtout. Visiblement, Laurence Tardieu a voulu se mettre dans la peau d’une
artiste peintre dont le mal-être est tel et si profond que tout lui pèse. Du
coup, toute sa vie n’est qu’une série d’échecs : un mari qui fiche le camp
ne supportant plus sa déprime continue, une fille qui disparaît sans donner de
nouvelles depuis sept ans, une carrière en dents de scie faite de longs doutes
et de fréquentes interminables interruptions. Et autour d’elle, ce n’est guère
mieux tous les personnages semblant pris dans une neurasthénie contagieuse et
un mal de vivre qui se répand comme une plaie.
Plutôt que de regarder
devant eux et avancer, ces personnages procrastinent, ressassent sans cesse les
mêmes pensées néfastes, transforment chaque moment d’avancer en une nouvelle
série de doutes. Une scène particulièrement ridicule illustre la teneur de cet
odieux roman : regardant sa fille de sept ans manger des tomates
mozzarelle au basilic qu’elle vient de lui préparer, la mère
(l’artiste-peintre) est prise d’angoisse à l’idée du temps qui passe et de la
mort qui l’attend (vous voyez le genre et c’est comme cela pendant près de
trois cents pages !!!!). La vie de ces personnages est par conséquent insupportable pour eux (je les plains
sincèrement !) et encore plus pour un lecteur surtout s’il est rationnel
et s’efforce de faire de chaque moment de la vie une opportunité même dans les
situations les plus tragiques… Plus les pages avançaient (lentement, trop
lentement…), plus mon énervement ne cessait de culminer.
Certains y verront un
formidable tableau de ce qui se passe dans la tête névrosée d’artistes.
D’autres, comme moi, se diront que l’on ferait mieux d’envoyer tout ce beau
monde se soigner pour de bon. Avec l’auteur en prime.
Publié aux Editions Stock
– 2019 – 271 pages