Plus haute est l’ascension, plus dure sera la chute. Voilà le propos de cet épais roman de Seth Greenland, mélange de vaudeville, de thriller et d’analyse sociale sans concession de la société américaine contemporaine.
Là-bas, on admire plus que tout la réussite sociale, celle des bâtisseurs d’empire à qui tout réussit : les affaires, la fortune, les femmes, l’influence. Jay est l’un de ceux-là. Juif travailleur et supérieurement intelligent, il a su faire de l’entreprise encore modeste de son père un empire immobilier tentaculaire principalement installé dans la ville de New-York. Milliardaire, il vit dans des résidences luxueuses et est marié à une superbe femme bien plus jeune que lui. En-dehors de ses affaires, sa grande passion est pour le basket-ball au point qu’il possède une équipe de la NBA en passe de se qualifier pour les play-off’s.
Mais parfois, il suffit d’un grain de sable pour qu’une belle mécanique s’enraye. Tout viendra du caprice du joueur vedette de son équipe de basket-ball décidé à renégocier son contrat dans des conditions que ses prestations sur le terrain ne justifient plus vraiment.
Sans entrer dans le détail d’un thriller au demeurant assez bien ficelé, disons simplement que Seth Greenland rend très bien compte de la façon dont fortune et gloire peuvent s’évaporer pour peu que l’on commette un faux pas plus ou moins grave. Dès lors, l’exposition sociale, financière et politique se retournent contre ceux qui en ont joui pour devenir le prétexte à un déchaînement médiatique féroce sur lequel vont venir se greffer de médiocres ambitions personnelles tentées de profiter de l’occasion pour obtenir ce qu’elles n’ont jamais pu parvenir à avoir faute du talent pour s’en emparer. Et lorsque la pression devient trop intense, la faute fatale n’est plus très loin ce qu’illustrera l’auteur à foison dans un roman mal écrit (le style et le vocabulaire en sont d’une pauvreté navrante) mais bien construit. Un page turner typique pour satisfaire un public peu exigeant.
Publié aux Éditions Liana Levi – 2018 – 669 pages