Lorsque, la lecture achevée, je repose un ouvrage en le mettant de côté, sans me précipiter sur mon blog pour figer ce que j’en pense, ce n’est jamais bon signe.
L’heure et l’ombre appartient à cette mince catégorie de romans pour lesquels je m’interroge longuement. Ni bon, ni franchement mauvais. Peut-être est-ce moi qui suis passé à côté ?
L’écriture en est dense, recherchée, parfois trop, P. Jourde ayant visiblement à cœur de nous prouver son érudition et à nous coller à la prochaine dictée de Pivot.
L’intrigue en revanche m’a dérouté. Un homme, qui souvent parle au féminin en se mettant à parler et à penser comme l’une des femmes qui a compté dans sa vie d’où un insensible glissement des genres souvent perturbant, se met à relater sa vie.
Une vie dont on saisit, petit à petit, qu’elle est passée à côté du véritable amour qui fut le sien, au temps de son enfance. Une vie passée également à côté d’autres personnages qui eux-mêmes jouent dans la catégorie des losers et qui ont laissé passer leur chance. Quand tous ceux-ci ont à leur tour des vies qui s’entremêlent, vous commencez à vous perdre dans les angoisse existentielles des uns et des autres, ne sachant plus toujours qui pense quoi, en son nom ou celui d’un des autres protagonistes.
Un ouvrage très intimiste dont je dois avouer qu’il a eu comme vertu de me plonger dans des assoupissements bienfaiteurs à répétition. C’est au moins cela…
Publié aux Editions L’esprit des péninsules - 261 pages
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