Autant le dire tout de suite, ce roman m’a paru particulièrement laborieux, comme si l’auteur s’était débattu avec une bonne idée sans avoir les moyens et la capacité de la maîtriser.
Comme la pauvreté du style est spécialement navrante, il en résulte un des ces bouquins inutiles, bâclés et dont on se demande toujours comment ils ont pu être publiés.
Quelques mots sur le thème, tout de même.
Suite à une sombre révolution dont nous ne savons rien, des cités entières sont rachetées par un investisseur sans doute américain pour être transformées en parcs d’attraction pour touristes désoeuvrés.
La règle est que chaque habitant doit y jouer un rôle quotidien, affichant joie, bonne humeur et disponibilité. Déroger aux règles coûte des “points coeur” et vous fait régresser dans l’échelle sociale farouchement codée.
Un écrivain sans réel talent, un peu libre d’esprit, se fait sponsoriser par l'investisseur, celui-ci ayant l’obligation politique de laisser penser que tout un chacun peut s’exprimer librement. Notre écrivain écrit par ailleurs des scenarii pour des séries télévisées au ton moderne et humoristique.
Peu à peu, la vie de la cité radieuse va se détraquer et la vie de l’écrivain, un peu trop sûr d’une liberté sous surveillance, devenir un petit enfer.
il y avait beaucoup de bonnes idées dans ce roman, en particulier celle de faire parler les personnages de l’écrivain (une romancière clamant une position de persécutée permanente et se régalant aux frais de la société et au détriment de son amant, un couple de gays adoptant deux petites filles et aux prises à la tentation de l’autre sexe...).
Tout cela est systématiquement gâché par une plume d’où est absente tout talent, d’une extrême platitude et qui se complaît dans une accumulation de lieux communs. Même pas second degré.
Bref, je n’ai eu de cesse de compter les pages me rapprochant de la fin. M’en voici débarrassé....
Publié aux Editions FAYARD - 282 pages