2.2.13

Le salon des incurables – Fernando Aramburu



Fernando Aramburu fait partie de ces écrivains brillants et contemporains que compte l’Espagne littéraire. On y retrouve d’ailleurs souvent la verve éclairée et croustillante, moins emphatique cependant, qu’un De la Puerta.

« Le salon des incurables » est un admirable recueil de douze nouvelles qui se déguste avec délectation et passion. Douze nouvelles qui tournent autour de la mort, douze nouvelles pour mettre en scène l’absurdité totale, des vies ratées, étroites et sombres et qui vont se trouver confronter à la mort, directement ou indirectement.

Une mort la plupart du temps absurde, gratuite mais qui devient un prétexte à passer au vitriol les nombreux petits travers de nos coreligionnaires. L’auteur possède un talent remarquable pour tirer parti de situations banales et en faire des moments de bravoures littéraires ! Avec un sens du rythme, un choix méticuleux des mots, Aramburu nous aspire dans ses histoires rocambolesques, parfois bariolées et picaresques, parfois sombres et froides. Personne n’en sort grandi, sauf l’auteur.

C’est la compulsion névrotique, l’appât du gain, la spéculation morbide, l’angoisse de la maladie, l’internement, le racisme, entre autres, qui forment autant de prétextes à une succession de véritables perles.

La nouvelle éponyme, la plus longue du recueil (56 pages), mérite un discernement particulier. Elle cristallise tout ce que l’humanité peut avoir de petit quand elle s’aventure dans la bassesse.

Mais de ces univers glauques, l’auteur tire à chaque fois un récit époustouflant qui choque ou fait sourire. C’est selon.

Précipitez-vous sur ce bijou !

Publié aux Editions Buchet – Chastel  - 309 pages