James Salter a-t-il tant de comptes à régler avec les femmes
pour commettre un tel roman ? C’est la question que l’on peut en tous cas
se poser en lisant, péniblement et avec un manque réel d’entrain, son dernier
roman tantôt encensé par la critique, tantôt détesté.
Bowman, un ex marine ayant fait la guerre dans le Pacifique,
la paix revenue, s’est établi dans le monde de l’édition. Célibataire endurci,
il consomme les femmes avec entrain et ne semble les envisager que comme des
créatures à sa disposition pour assouvir ses inépuisables pulsions sexuelles.
D’ailleurs, de sexe, crû, raconté dans les moindres détails, il est beaucoup
question dans le dernier roman de Salter.
En revanche, d’amour avec tout le soin que l’on a de l’autre,
avec la tendresse il n’en est que peu question. Ou alors pour en tirer au bout
du compte des histoires sordides dont les femmes ne sortent pas grandies.
Le monde que nous décrit Salter est glauque, déprimant,
sale. On pourra y voir une critique de l’amour comme sentiment impossible,
soit. Ou bien, et c’est mon cas, un pensum littéraire qui ne mérite absolument
pas qu’on s’y attarde.
Paru aux Editions de l’Olivier – 2014 – 365 pages