Résumons l’intrigue sur laquelle il y avait moyen de
construire quelque chose d’intéressant. Pour une raison inconnue, les Terriens
ayant survécu à une quelconque catastrophe ayant rendu la poursuite de la vie
sur notre planète ont fui à bord d’un gigantesque vaisseau spatial. Depuis des
centaines d’années, il vogue à la recherche d’une nouvelle planète où
s’installer en ayant instauré à bord une dictature. Les fondements en sont
double. D’une part, une doxa religieuse rigoureuse installant comme croyance que
le vaisseau est guidé par les Dieux ; d’autre part, une confiscation du
pouvoir, des privilèges et des honneurs aux seules mains des Blancs résidant
sur les hauts-ponts tandis que les Noirs occupent les bas-ponts où ils sont
chargés de toutes les tâches nécessaires à la vie collective sous la
surveillance de gardiens qui n’hésitent pas à les traiter en esclaves dont ils
usent et abusent sans vergogne. Tout cela finira mal, on s’en doute…
Or donc, pourquoi ce roman serait-il à classer manu militari
dans les gros nanars ? Pour de nombreuses raisons, à commencer par une
écriture sans style, d’une platitude navrante. Ensuite et surtout parce qu’il
multiplie les invraisemblances (guérisons subites et quasi-miraculeuses de
blessures gravissimes, capacité à tirer d’une jardinière des substances
hyper-puissantes, fabrication d’armes sophistiquées à partir de bouts de tube,
déplacements dans des coursives sans surveillance efficace, histoires d’amour
ridicules et peu crédibles, énigmes codées dignes d’un escape game niveau zéro…).
Cessons là une litanie qui pourrait être poursuivie. Ne parlons même pas des
approximations scientifiques grossières et des procédures risibles de lancement
de navettes dans l’espace. C’est à pleurer de rire tant tout cela est débile…
Allez, voilà pour moi la médaille d’or du pire roman de SF
que j’ai jamais lu. Beurk…
Publié aux Éditions des Forges de Vulcain – 2019 – 392 pages