C’est bien ce qui
va arriver à Iris lorsqu’elle apprend, après l’enterrement de sa grand-mère, au
moment de la révélation du testament, que la maison familiale lui revient. Une
maison où elle a passé toute son enfance au côté des ses grands-parents maternels
et de ses deux tantes. Une maison qui aura vu quantité de jeux inventés par sa
cousine ainée, Rosemarie et leur amie commune Mira. Une maison entourée de
fleurs et d’un verger de pommiers dont les fruits ont donné un goût si
particulier à ces moments de joie ou de malheur connus ensemble.
Oui mais voilà,
la maison est loin de tout dans le Nord de l’Allemagne. Et Iris habite Fribourg
où elle exerce le métier de bibliothécaire à l’Université locale. Alors, sa
première réaction sera de se débarrasser de cette maison vaste, trop grande
pour elle seule, trop loin de là où se trouve sa vie. Elle décide donc d’y
rester quelques jours pour y régler la succession dans un été chaud qui lui en
rappelle tant d’autres.
Et puis, les
souvenirs remonteront les uns après les autres, l’un en appelant un autre au
fur et à mesure du temps qui passe dans et autour de cette maison. Et puis les
rencontres surviennent qui bousculent les choses et permettront de révéler des
faits que la mort des intéressés rend écoutables ou de laisser voir un futur
différent possible pour peu que l’on sache ouvrir son cœur et son âme.
Et c’est bien là
le sujet véritable de ce roman, les souvenirs qui nous construisent, le passé
qui nous lie et dont on peut ou non se défaire, le futur possible dans de
multiples directions en fonction de nos choix et de nos rencontres.
Si le livre
possède un certain charme à la fois nostalgique et romantique, il pèche
cependant par un certain nombre de défauts. Une première partie où, sous le
prétexte que les souvenirs remontent sans doute en désordre sous le coup des
émotions ou des lieux retrouvés, une certaine confusion s’empare de la trame
narrative rendant les personnages évoqués peu discernables et le propos de l’auteur
assez confus. On s’y ennuie un peu en tentant de démêler les fils d’une
histoire qui ne nous concerne pas. Peu à peu, on entrera cependant dans l’intimité
des personnages évoqués. Mais le style de l’auteur, manquant de naturel et de
simplicité fait que l’on reste toujours extérieur à ce qui se passe même si
nous percevons mieux au fur et à mesure des pages et des souvenirs tout ce qui
a pu se passer dans cette confrérie de femmes où les hommes semblent assez peu
présents et toujours source de désordre.
Il est probable
que ce livre séduira plus un public féminin que masculin par son côté un peu
larmoyant et ses histoires d’amour compliquées. Katharina Hagena saura
cependant ménager son suspense en ne révélant toute la vérité et les choix des
personnages principaux qu’en toute fin de son roman. Un livre sympathique, sans
plus.
Publié aux Editions Anne Carrière – 2010 - 268 pages