Très rapidement, sans aucun doute, au bout de quelques pages
vous aurez pris votre parti : soit cet essai inclassable vous ravira par
son écriture qui se dévide aisément, soit vous serez envahi par un sentiment de
surprise et de rejet en vous demandant ce qui a bien pu piquer un éditeur de
publier un bouquin pareil…
Disons-le sans ambages, nous nous situons sans hésitation du
côté des mauvais coucheurs.
De Barbara loden, on ne sait presque rien si ce n’est
qu’elle fut l’épouse d’Elia Kazan et qu’elle tourna un unique film, Wanda, dont
elle occupa le rôle principal. Ce fut un bide retentissant. Suffisant pour
servir de prétexte ? A vous de juger.
De toutes façons, on n’en saura guère plus sur cette inconnue
qui restera tout aussi mystérieuse le livre refermé. Car, en fait de
supplément, il s’agit plutôt d’une divagation continue, d’une sorte de journal
intime dans lequel Nathalie Léger semble mêler ses propres sentiments et
interrogations et flouter l’image de son personnage avec celles de célébrités
qu’elles convoque, que ces dernières aient ou non le moindre lien avec Barbara
Loden, laquelle devenant très vite un vague prétexte évoqué ici ou là comme un
fantôme aussi énigmatique que le texte qui lui sert de support.
Bref, voici un livre qui risquera de plaire dans un cercle
littéraire étroit mais qui laissera probablement de côté tous les autres
pourtant pourvus des meilleures intentions surtout après avoir lu ou entendu
des montagnes d’éloges incompréhensibles sur un ouvrage qui l’est tout autant.
Publié aux Editions POL – 2012 – 149 pages