Se marier, c’est aussi
devoir composer avec une belle-famille. Une réalité qui peut revêtir bien des
formes entre l’adoption sans réserve, la répulsion, la froideur, l’indifférence
prudente ou une continuelle perplexité pour n’en citer que quelques-unes parmi
les plus fréquentes.
Aussi, lorsque Pierre
propose à Isabelle de l’épouser, celle-ci met-elle une condition : qu’il
rencontre sa belle-famille potentielle en passant une semaine avec les membres
de la tribu dans la propriété angevine de ses parents. Un test clé, déterminant
car, en aucun cas et cela Pierre le comprendra très vite, sa promise ne
décidera de rompre ou prendre ses distances avec ses proches familiaux. Ce sera
donc à prendre ou à laisser.
Très vite, la rencontre
va tourner à l’épreuve de survie pour Pierre qui réalise qu’il est tombé au
sein d’une troupe d’originaux, voire de cinglés au dernier degré. Pour lui qui
vient d’une famille dont il est le seul enfant, routinière, très normée au
point d’en être fade derrière d’évidentes apparences de réussite sociale, le
choc est rude.
Avec un allant
remarquable, une imagination débridée, un sens du ridicule hilarant, Sophie
Bassignac organise une semaine de rencontre où chaque jour, chaque heure
presque par moment, réserve son lot de surprises ; des meilleures au
pire…. On se prend à rire aux éclats lors de ces séquences où les rites
familiaux, conduits par une galerie de personnages hauts en couleur, se
terminent inévitablement en séances toujours fortement alcoolisées, en propos
débridés marquant une culture immense et une façon d’être au monde absolument
décomplexée. Y entrer, c’est accepter de se désinhiber, de regarder le monde autrement, de renoncer à
la plupart des formes de logique classique pour se laisser porter par une vague
continue, toujours surprenante parce qu’absolument imprévisible. Ou alors, il
faut fuir par peur du tsunami irrésistible qui ne manquera pas de déferler.
Finalement, ce que nous
dit l’auteur avec bien du talent dans ce livre qui est le plus drôle – et de
loin – de la rentrée, c’est qu’il ne s’agit pas tant de séduire sa
belle-famille que de se laisser séduire. Quitte à en sortir chamboulé et à voir
ses certitudes tomber !
Publié aux Editions JC
Lattès – 2016 – 234 pages