Ne tentons pas de résumer
« Les rêveuses » : c’est à peu près impossible et surtout
inutile. Disons seulement qu’un jeune Allemand de la Sarre, après s’être enrôlé
dans l’armée française, se retrouve pris dans la débâcle. C’est en endossant
les habits et l’identité d’un mort dont il ne sait rien qu’il échappera, un
temps, à un sort misérable.
Par un cheminement
lui-même abscons et tortueux, voici qu’il débarque dans une datcha délabrée, en
pleine forêt lorraine, où vivent la mère aveugle, son domestique aux allures de
géant et deux cousines délurées de celui dont il a pris l’identité. Commence
une histoire pas piquée des hannetons où se croisent en un vaudeville de moins
en moins drôle une bonne sœur folle, des familles nobles où la haine forme la
façon de vivre, un commandant allemand alcoolique, un camp de prisonniers
russes, un couvent en ruines ayant hébergé des sœurs diseuses de rêves
consignés au fil des siècles et d’autres personnages secondaires aux âmes
sombres.
Très vite, le lecteur,
perdu dans une intrigue dont on peine à comprendre le fil et le sens, tente de
surnager dans un maelström de mots bellement assemblés, composant patiemment
une solide écriture classique, ponctuant des situations dont le point commun
est, pour le personnage principal, de toujours s’en tirer là où tous les autres
meurent.
Mais, le pire est pour la
fin, sommet de l’incongru laissant à penser qu’il fallait bien trouver un moyen
de se débarrasser de personnages devenus encombrants.
Bref, l’un des pires
romans lus en 2017….
Publié aux Editions
Gallimard – 2017 – 448 pages