Grâce à ce petit livre atypique de la production de Le Clézio publié en 2004, nous découvrons quelle fut l’enfance de Le Clézio et quel personnage extraordinaire fut son père, l’Africain.
Mauricien, donc citoyen britannique par rattachement colonial, son père épousa sa cousine germaine, française avant de terminer des études de médecine à Londres. Pour fuir l’autorité du chef de clinique de Southampton où il devait exercer, il demande son versement au ministère des colonies et se voit nommé en Guyane.
Après deux ans de service en pirogue, il sera nommé au Cameroun dans la région qui sera celle, plus tard, du Biafra.
Nous assistons à la vision tendre et adoucie par le temps d’un fils admiratif de la foi de son père. Une foi en la médecine et dans les hommes et les femmes qu’il tente de soigner, malgré des moyens dérisoires et des immensités géographiques considérables. Les territoires à couvrir sont souvent de la taille d’un grand pays européen.
Son père, autoritaire et qu’il ne découvrira que plusieurs années après la seconde guerre mondiale ayant été séparé de son épouse par la force du conflit qui embrase le monde, fut l’archétype de l’honnête homme. Il refusa le système colonial et mena une vie simple et rude où il partagea au quotidien la vie des autochtones. Respecté et admiré, il donna une leçon de vie fondamentale à ses deux enfants.
Remarquablement écrit, aussi objectif que possible, ce livre nous laisse voir ce que fut l’Afrique des années vingt à quarante. Une Afrique où liberté avait une résonnance particulière pour de jeunes enfants auxquels la mère laissa une éducation incroyablement libre pour l’époque.
Un livre attachant, sincère, un livre d’amour pour la terre et l’Africain que fut son père.
Publié aux Editions Mercure de France – 104 pages
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