Vous avez
sûrement entendu parler des MOOCs (Massively Open Online Courses), ces cours
mis en ligne au départ par les plus prestigieuses universités américaines,
version relookée de l’enseignement à distance de ce bon vieux CNED français,
désormais totalement dépassé…
Dans ce petit
ouvrage collectif fort bien documenté, les trois auteurs s’attachent à
démontrer en quoi ce phénomène est irréversible et appelé à se généraliser moyennant un certain
nombre d’adaptations lui permettant de passer d’une phase de construction, en
train de s’achever, à une phase de consolidation et de maturité.
Leur thèse, à
laquelle nous souscrivons étant au plan professionnel impliqué de très près
dans ce sujet, est que les MOOCs vont peu à peu remplacer toute une partie de l’enseignement
en amphithéâtre traditionnel. A cela, plusieurs raisons.
Economiques d’abord.
Si le coût de création initiale d’un MOOC est élevé (les auteurs proposent
diverses manières pertinentes d’évaluation de ces coûts), le fait de le rejouer
pendant au moins trois années de suite, même en prenant en compte les
inévitables mises à jour, en fait une alternative viable. Mais c’est aussi un
moyen de toucher un autre public que les étudiants du campus de l’université car,
de fait, les MOOCs concernent majoritairement un public déjà diplômé de l’enseignement
supérieur et à la recherche d’une formation complémentaire dans un cadre
professionnel. De ce fait, il existe des opportunités économiques pour les
institutions académiques de proposer de nouveaux services de tutorat, de
certification et de diplomation auprès d’un public nouveau, demandeur et que le
monde académique a le plus grand mal à toucher.
Marketing
ensuite, car un bon MOOC est un excellent moyen d’attirer les meilleurs
étudiants ou les meilleurs enseignants en leur donnant envie de rejoindre une
institution qui sait se différencier des autres par le contenu de sa pédagogie
et/ou la qualité de ses réalisations en ligne.
Pour les auteurs,
le véritable futur des MOOCs passe par la substitution des cours classiques et
l’utilisation du temps d’enseignants ainsi libéré comme temps d’accompagnement
et de tutorat des apprenants. Le collectif explique également de façon
pertinente en quoi les MOOCs ne signent pas la mort des grandes universités et
des Grandes Ecoles à la française.
L’ouvrage séduira
très certainement tout public déjà quelque peu familier avec cette thématique.
Il pourra se révéler un peu aride aux néophytes du fait de l’utilisation du
vocabulaire spécifique au sujet d’ailleurs répertorié et expliqué en annexe de
l’ouvrage. Un très bon ouvrage pour les spécialistes du sujet avant tout.
Publié aux
Editions Dunod – 2014 – 484 pages