Les lecteurs qui aiment Cauwelaert le savent : l’homme est attaché depuis de nombreuses années aux plantes, à leurs mystères, à leur vie secrète au point d’en avoir fait le thème central de nombreux romans.
Délaissant l’univers romanesque, cet amoureux de la nature prend ici la plume pour rédiger un savant petit fascicule qui traite des émotions cachées des plantes. Derrière ce terme un peu énigmatique se préparent des pages très détaillées, écrites avec un esprit scientifique sur les infinies et subtiles stratégies déployées par les plantes (fleurs, arbres, plantations en tous genres) pour s’associer avec d’autres espèces afin de prospérer, de combattre leurs prédateurs ou de limiter leur expansion dans un souci presque malthusien. On y fait des découvertes stupéfiantes sur les stratégies de coévolution et les mécanismes de régulation ou d’auto-adaptation d’un univers qui représente une part essentielle de et à la vie sur notre planète.
L’auteur y adjoint, à l’appui de témoignages qui interpellent, un vibrant appel à ce que l’homme cesse la destruction de ce qui assure sa survie. Ce qui se passe en Amazonie est à ce titre absolument catastrophique sans parler des destructions massives de terres pour extraire métaux rares en Chine et du pétrole aux États-Unis. Faudra-t-il attendre l’inévitable catastrophe écologique majeure pour que l’homme cesse de se comporter en ne considérant que des intérêts économiques à très court-terme ? Il est à craindre que oui, malheureusement…
En attendant, ce précieux recueil, très agréable à lire, vous renseignera également sur certaines des techniques pour acquérir une main verte et tirer de la nature une source de revitalisation de son énergie.
Publié aux Éditions Plon – 2018 – 196 pages