15.7.08

Antenora – Margaret Mazzantini

Antenora est le prénom d’une vieille dame, la grand-mère tout au long du récit, dont nous allons découvrir la vie rude, en quatre parties (l’enfance, la vie adulte de mère de famille, la vie une fois les enfants partis, enfin le veuvage).

Il y a du Rosetta Loy dans cet ouvrage : le même souci d’une saga familiale, certes très condensée ici, l’importance donnée aux descriptions, la souffrance physique et morale dans une Italie de la première moitié du vingtième siècle.

Fille d’un professeur, elle épousera un banquier dont la gentillesse et la bonhomie lui vaudront le surnom de nigaud. Bon mari, amant facile à satisfaire, bon père, il ne posera pas de souci à une épouse dont les jambes l’auront séduit.

Mère de quatre enfants, un de ses fils mourra très jeune du typhus. Pas eu le temps de s’y attarder, de toutes façons il fallait nourrir les trois survivants et faire tourner une maisonnée aux moyens tout juste suffisants.

Sur un rythme très lent, très intimiste, nous vivons de l’intérieur les évènements marquants de cette femme racontée par sa petite-fille préférée. Rien que de très ordinaire après tout mais bien écrit, posé, mélangeant les petites joies et les grandes peines, dépeignant avec pertinence les changements qui s’opèrent au fur et à mesure que la vie s’écoule.

Au fond, un livre tellement ordinaire par les thèmes qu’il traite qu’il est possible de s’y projeter. Il ne peut y avoir une situation dans laquelle vous ne puissiez vous reconnaître.

La limite rapidement atteinte de l’exercice est qu’en l’absence d’une écriture forte ou hyper-structurée, cette petite musique un brin doucereuse finit par déconnecter une attention insuffisamment sollicitée.

Bref, un livre sympathique mais loin d’être indispensable.

Publié aux Editions Robert Laffont - 171 pages

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