Un recueil de nouvelles dont le thème porte sur l’intime, la solitude, le repli sur soi. Des nouvelles d’une étonnante nudité, d’une absolue simplicité. A tel point parfois que l’on en vient à s’interroger sur le fond et la forme qui interpellent.
Carver met en scène les exclus du miracle américain, enfin les exclus blancs. Les serveuses dans les bars, délaissées par des époux fatigués d’une vie conjugale vide de tout sens, les chômeurs démarchés par d’improbables vendeurs d’aspirateur, les paumés qui se vengent sur leur chien pour le regretter aussitôt, les copains en virée qui tourne mal.
A chaque fois le vide d’une vie trouve un écho dans la vacuité d’une situation. Pas le moindre élément auquel se raccrocher pour donner un semblant de sens. Comme si chaque effort était condamné d’avance.
Au bout du compte, on ressort à tout le moins interpellé par le ton et la forme, souvent très courte à l’extrême limité du banal absolu.
Dérangeant certes. Mais, pour ma part, je suis resté sans arrêt à l’extérieur, distancié par la trop grande distance qu’avait mise l’auteur peinant à trouver un réel intérêt à une écriture profondément vaine, banale et triste et pas toujours bien servie par une série de traducteurs non homogènes.
Publié aux Editions de l’Olivier – 189 pages