Il en est de la lecture comme de l’amour. Assez rapidement,
vous savez si l’autre vous plaît, si vous avez envie d’aller plus loin. Il faut
du secret, de la particularité, mille petites choses enveloppées sous une
enveloppe sympathique pour que « cela le fasse ».
Et bien là, ça ne l’a pas fait ! Et je l’ai su tout de
suite, même si je suis revenu au deuxième rendez-vous histoire de voir si 20
pages plus loin, j’allais découvrir ce petit truc qui faisait que la fille
(Marilynne Robinson) me plairait. Désolé Marilynne, mais vous n’êtes pas mon
genre.
Ce roman m’a rasé au point que j’avoue, mea culpa, mea
maxima culpa, que je suis parti en courant au bout d’une cinquantaine de pages.
Rien ne m’a séduit dans cette tentative, que j’ai trouvée particulièrement
laborieuse et rébarbative, de conter la vie, apparemment mouvementée, d’une
famille de sept enfants d’un pasteur de la bonne ville de Gilead.
Le style manque totalement de fluidité et l’écriture de
naturel. L’auteur a un don particulier pour sauter d’un personnage à l’autre,
d’une époque à une autre, sans laisser le temps à son lecteur de tenter de
comprendre ce qui se passe pour aussitôt changer à nouveau.
Tout cela m’a fait bailler, me gratter de plus en plus au
fur et à mesure que je m’agitais dans cette lecture qui rebondissait sur mon
cerveau récalcitrant jusque ce que je pose, définitivement, le livre dans un
recoin en attente de décider ce que j’allais dire, de pas gentil, sur lui.
Publié aux Editions Actes Sud – 2009 – 446 pages