Avec ce premier livre, Alain Koubemba, dont la profession
première n’est pas l’écriture, nous fait entrer de plain pied dans la grande tradition des contes africains.
Avec une écriture très simple, dépouillée et qui aurait pu
gagner en verve ce qui est la principale réserve à l’encontre de ce roman, il
nous plonge dans une histoire aux multiples rebondissements et qui annonce une
saga. Si vous aimez les livres rythmés combinant intrigues politiques,
trahisons, coups de théâtre, morts violentes et histoire d’amour, alors vous
serez servis car c’est le cocktail assez réussi qui nous est servi ici.
Jusqu’ici tout se passait au mieux dans le calme et petit
royaume de Loughémo. Jusqu’à cette sécheresse presque fatale et qui pousse à un
certain désespoir. Une sécheresse qui va disparaître comme par magie (enfin pas
tout-à-fait par ailleurs ainsi que nous allons rapidement le comprendre) le
jour où le beau Prince Kana débarque fastueusement dans la ville royale sous
une pluie battante et accompagné de richesses dont il fait don immédiatement au
Roi.
Kana est un manipulateur, un pervers prêt à tout pour servir
son unique objectif : conquérir un trône, rêve de toute une vie qui lui
fut confisqué par ses frères des années auparavant.
Avec l’arrivée de Kana, ce n’est pas seulement la sécheresse
qui cesse mais la confusion qui s’installe. Les dignitaires et les sans grades
gênants se mettent à tomber frappés d’une mort violente par morsure. Le peuple
sombre dans la débauche et le Roi, jusqu’ici rationnel et sage, dans une
confiance aveugle et béate envers celui à qui il confie des fonctions de plus
en plus élevées jusqu’à lui donner sa fille unique en mariage.
Il faudra l’amour du fils aîné du Premier ministre déchu
pour la belle Princesse complété d’une volonté de fer pour ne pas laisser la
place au félon qui tente de s’emparer de tout sans vergogne pour mettre à bas
les projets de Kana.
Comme dans tout conte africain, la magie et les forces
occultes confinent le monde réel et rationnel. Les sentiments y sont exacerbés,
les actes violents, les rebondissements incessants. Bref on ne s’ennuie pas
lors d’une lecture d’un livre sans prétention et plutôt bien ficelé.
Publié aux Editions Publibook – 2013 – 210 pages