Agnès Desarthe nous livre une fois encore un bien étrange et déroutant ouvrage. Frédelle (et oui, c’est un prénom, pas un principe d’un obscur physicien oublié depuis mes cours de prépa…) est psychologue scolaire.
Enfin, théoriquement, officiellement du moins. Elle avoue avoir brillamment passé ses examens professionnels pour s’être empressée sitôt après de tout oublier.
Frédelle vit deux vies : celle, physique et réelle, essentiellement faite de malheurs. Un mari mort après quatre mois de mariage, une maison qui s’effondre, un boulot qui l’ennuie, une mère décédée, un père absent mais omniprésent, des amours tristes et sans lendemain, le froid, la faim tout simplement par oubli d’exister….
L’autre, la vraie, psychique. L’amour vécu, rejoué avec Dimitri, son ex-mari. La recherche permanente, fantasmatique du nouvel élu sans oser faire le premier pas, en refusant les avances bien tentantes. Les êtres chers, sa mère en particulier, qui s’adressent à elle depuis un autre monde pour lui lancer des messages aussi courts qu’incompréhensibles, prêtant à la plus totale confusion. La confrontation à un enfant apparemment précoce, perturbé, brillant mais aussi inadapté au monde qu’elle l’est elle-même. Un banquier au prénom héroïque de Victor Hugo dont le comportement est bien étrange. Ses amies d’enfance qui la poursuivent mais qui se défilent lorsque, tout à coup, elles surgissent pour de vrai, dans la vie réelle. Un père détestable et manipulateur dont elle soupçonne qu’il se joue d’elle. Bref, un étourdissement de personnages pittoresques, étranges et insaisissables.
Un livre très onirique où vous n’entrerez que si vous acceptez le parti-pris littéraire d’une divagation certaine : celle d’une âme en peine, paumée, qui vit au creux de ses souvenirs ou de ses projections fantasmatiques. Tout est impression, saut d’humeur et d’images sans transition. Le tout donne un livre très décousu, déroutant, assez poétique.
On n’aime ou pas. Pour ma part, plutôt pas, surtout du fait d’une fin trop convenue.
Donnez-moi votre avis car, franchement, il y a du bon mais ….
265 pages - Publié aux Editions de l’Olivier
Blog d'humeur littéraire - Livres, lectures, romans, essais, critiques. La lecture comme source de plaisir, d'inspiration et de réflexion.
Qui êtes-vous ?
- Thierry Collet
- Cadre dirigeant, je trouve en la lecture une source d'équilibre et de plénitude. Comme une mise en suspens du temps, une parenthèse pour des évasions, des émotions que la magie des infinis agencements des mots fait scintiller. Lire m'est aussi essentiel que respirer. Lisant vite, passant de longues heures en avion, ma consommation annuelle se situe entre 250 et 300 ouvrages. Je les bloggue tous, peu à peu. Tout commentaire est bienvenu car réaliser ces notes de lecture est un acte de foi, consommateur en temps. N'hésitez pas également à consulter le blog lecture/écriture auquel je contribue sur le lien http://www.lecture-ecriture.com/index.php Bonnes lectures !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire