Voici un homme qui a
consacré toute sa vie à fréquenter, étudier, analyser et décortiquer les
secrets de ces arbres que nous croisons, trop souvent sans leur prêter
l’attention que pourtant ils méritent. Professeur et chercheur en sciences du
bois à la Haute École spécialisée bernoise, il s’est focalisé sur la
chronobiologie, c’est-à-dire l’analyse de la structure temporelle du bois.
Illustrant ses propos de
nombreuses planches permettant de visualiser ce dont il est question et de se
faire souvent une meilleure idée des théories ou explications fournies, l’auteur
nous mène de surprise en surprise.
On apprend, entre autres
(avec force démonstrations et études scientifiques à l’appui), que les arbres
sont en communication avec les planètes de notre système solaire, que leur
rythme biologique est directement dépendant des alignements des astres et des
phases lunaires. On savait déjà depuis quelque temps que les arbres
communiquaient entre eux et Ernst Zürcher esquisse comment ces échanges
d’informations se font à travers les systèmes racinaires ou l’échange de
phéromones. On découvre que le nombre d’or et la suite de Fibonacci s’appliquent
presque magiquement une fois encore à bien des éléments ou des fruits de ces
arbres. On y découvre l’importance sur la santé humaine des ions négatifs et
des senteurs dont tout promeneur en forêt ressentira les bénéfices. On comprend
mieux la façon dont ces êtres immobiles jouent un rôle essentiel dans la
fixation du carbone, la filtration de l’eau et la création in fine d’une eau
nouvelle parfaitement pure. Et bien d’autres choses encore…
Toutefois, le livre est
loin d’être tout public. Ecrit par un scientifique spécialiste et pointu, il
fait appel à une culture scientifique et chimique loin d’être élémentaire et
perdra sûrement tout lecteur qui s’aventurerait sans un bagage assez
conséquent. Bien des passages restent abscons et réservés à des spécialistes.
Malgré tout, le livre est
un formidable appel à regarder les arbres autrement et à comprendre le rôle
essentiel, vital, qu’ils tiennent dans l’équilibre général de notre planète. Il
est d’ailleurs probable que sans les arbres dont l’activité biologique interne
est d’ailleurs directement couplée au chant des oiseaux lors des saisons
chaudes, il n’y aurait pas de vie sur terre.
Publié aux Editions Actes
Sud – 2017 – 288 pages