Iain Levinson, menuisier de son métier, s’est
fait remarquer avec une première publication qui fut un best seller, « Un
petit boulot ». Son nouveau roman (policier), « Une canaille et demie »
fait sans aucun doute partie de ces nombreuses productions du genre, bien
menées, suivant une structure solide aux divers rebondissements qui s’imposent.
Bref, un livre qui se lit vite, avec plaisir, et qui s’oublie assez rapidement
une fois refermé.
Nous sommes dans le New Hampshire, aux
Etats-Unis. A peine libéré de prison, Dixon accompagné de chicanos fous de la
gâchette, braque une banque. Un braquage qui tourne mal et qui conduit Dixon,
blessé, dans une fuite impréparée et vers l’inconnu. Il va échouer à Concord et
obliger Elias White, un minable petit professeur de l’Université locale,
spécialiste de l’Allemagne du IIIe Reich, amateur de jeunes filles en fleur et
en soquettes blanches, auteur d’un précis provocateur visant à magnifier
Hitler, histoire de se faire un nom dans le milieu universitaire, à l’héberger
et à le soigner.
Deux caractères vont alors cohabiter et se
confronter. Dixon, le tueur, le taulard froid et combinard qui découvre le
monde secret de la moyenne bourgeoisie locale et la vie peu reluisante, vide de
sens et d’amour de celui qu’il force à l’héberger en le faisant chanter. White,
l’intellectuel minable sous l’emprise de la terreur et qui peu à peu va prendre
de l’ascendant sur un monde qu’il ne soupçonnait pas et se révéler le plus fin
à un jeu dangereux.
L’intérêt se situe dans ce crescendo
psychologique, dans ces basculements successifs qui font qu’un petit pas en
entraine un autre pour, au bout du compte, faire basculer les choses vers ce
qui paraissait au départ impensable. Le tout dans l’Amérique aux apparences
bien pensantes et comme toujours, tapageusement discrète.
C’est bien fait mais non indispensable.
Pubié aux Editions Liana levi – 239 pages