Dezsö Kosztolanyi est considéré comme le romancier hongrois majeur du XXeme siècle. Une fois de plus, les Editions Viviane Hamy qui se sont spécialisées sur la publication d’auteurs d’Europe Centrale, nous donnent ici à découvrir ce roman jusqu’ici jamais traduit et publié en France.
Antal Novak est un professeur de mathématiques et de physique dans une petite ville du centre de la Hongrie. Il est respecté et craint de ses élèves du fait de son autorité naturelle et de son intégrité qui implique une certaine juste sévérité.
Novak est un homme dont la vie va s’effondrer au fur et à mesure de la progression de ce roman classique. Veuf et ayant élevé sa fille seul depuis son plus jeune âge, celle-ci va le trahir et s’enfuir avec l’un de ses élèves qu’elle épousera sans son consentement.
A l’épreuve du BAC, toute sa classe sera reçue sauf un élève, champion de course à pied, mais cancre avéré. Pourtant, tout aura été tenté avec bienveillance pour que Visli Liszner réussisse cette épreuve de maturité qui permet à la jeunesse hongroise de s’émanciper.
A partir de là, un engrenage fatal fait de jalousie, de honte, de stupidité va se mettre en route et altérer à jamais la vie jusqu’alors bien réglée de Novak.
C’est un peu un roman dans la tradition allemande où l’on prend le temps de décrire les personnages, de détailler les liens implicites et explicites entre eux. L’auteur met à profit un été brûlant et sec pour insister sur la lenteur du temps qui s’écoule, les doutes qui s’installent et l’intrigue qui page après page se met en place.
Un roman qui montre la limite du sacerdoce des enseignants en un temps que l’on situera en fin de XIX eme siècle et où les menaces mondiales vont fragiliser ce petit pays qu’est la Hongrie.
Il n’y a pas de grandes envolées lyriques et les actions qui se déroulent s’enchaînent de façon logique et presque prévisibles. C’est ce qui fait en grande partie le charme de cet ouvrage avec une fatalité slave, un destin prédéterminé que rien ne peut arrêter.
Dezsö Kosztolanyi a su parfaitement rendre l’ambiance de la petite et moyenne bourgeoisie dans une petite ville moyenne de la Hongrie. Personne n’en sort grandi, la médiocrité étant le plus petits dénominateur commun !
Un grand bravo à la traductrice pour ses notes et commentaires éclairants sur les jeux de mots intraduisibles et les nombreuses références qui émaillent l’ouvrage.
Publié aux Editions Viviane Hamy – 377 pages
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- Cadre dirigeant, je trouve en la lecture une source d'équilibre et de plénitude. Comme une mise en suspens du temps, une parenthèse pour des évasions, des émotions que la magie des infinis agencements des mots fait scintiller. Lire m'est aussi essentiel que respirer. Lisant vite, passant de longues heures en avion, ma consommation annuelle se situe entre 250 et 300 ouvrages. Je les bloggue tous, peu à peu. Tout commentaire est bienvenu car réaliser ces notes de lecture est un acte de foi, consommateur en temps. N'hésitez pas également à consulter le blog lecture/écriture auquel je contribue sur le lien http://www.lecture-ecriture.com/index.php Bonnes lectures !
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