Poursuivant son « Cycle de l’invisible » en y
ajoutant un sixième opus, le philosophe Eric-Emmanuel Schmitt nous livre ici
une réflexion toujours aussi originale et inattendue sur les limites de la
vérité.
Empruntant avec intelligence au maximes de Confucius qui
émaillent les propos aimablement affabulatoires de Madame Ming, la gentille
dame pipi de l’hôtel international dans lequel séjourne pour affaires un homme
d’affaires jeune et polyglotte, l’auteur s’attache à nous montrer que les
limites de la vérité objective sont nécessairement floues et que parfois, voire
souvent, il est préférable de croire à ce qui s’impose à nous plutôt que de
vivre dans l’incertitude.
Comme nous l’indique le romancier philosophe à peine entre
les lignes, cela vaut tant pour sa vie personnelle que pour la vie publique,
l’histoire officielle n’étant après tout qu’un habillage que l’on sait
mensonger de faits que l’on se résigne à ignorer, par prudence ou par commodité.
Comme toujours chez Eric-Emmanuel Schmitt, tout cela est
écrit avec une finesse, une aisance et une précision qui laissent
nécessairement pantois d’admiration.
Publié aux Editions Albin Michel – 2012 -115 pages