3.12.12

Les dix enfants que madame Ming n’a jamais eus – Eric-Emmanuel Schmitt



Poursuivant son « Cycle de l’invisible » en y ajoutant un sixième opus, le philosophe Eric-Emmanuel Schmitt nous livre ici une réflexion toujours aussi originale et inattendue sur les limites de la vérité.

Empruntant avec intelligence au maximes de Confucius qui émaillent les propos aimablement affabulatoires de Madame Ming, la gentille dame pipi de l’hôtel international dans lequel séjourne pour affaires un homme d’affaires jeune et polyglotte, l’auteur s’attache à nous montrer que les limites de la vérité objective sont nécessairement floues et que parfois, voire souvent, il est préférable de croire à ce qui s’impose à nous plutôt que de vivre dans l’incertitude.

Comme nous l’indique le romancier philosophe à peine entre les lignes, cela vaut tant pour sa vie personnelle que pour la vie publique, l’histoire officielle n’étant après tout qu’un habillage que l’on sait mensonger de faits que l’on se résigne à ignorer, par prudence ou par commodité.

Comme toujours chez Eric-Emmanuel Schmitt, tout cela est écrit avec une finesse, une aisance et une précision qui laissent nécessairement pantois d’admiration.

Publié aux Editions Albin Michel – 2012 -115 pages