On attendait avec une
certaine impatience le dernier roman d’Henning Mankell, décédé récemment. Cette
suite aux fabuleuses « Chaussures italiennes » sera donc l’ultime
livraison de l’un des maîtres du roman noir nordique.
On y retrouve les
principaux personnages des « Chaussures italiennes ». Mais,
désormais, le vieux médecin, Fredrik Welin, vit reclus sur une île, le plus
loin possible des hommes qu’il n’aime guère et des femmes avec lesquelles il ne
sait toujours pas, à soixante-dix ans, comment vraiment se comporter. Et puis
il sera tiré de son lit en toute hâte en pleine nuit, ayant tout le juste le
temps de sortir alors que la maison en bois de ses ancêtres brûle. Un incendie
indubitablement d’origine criminelle qui l’oblige à se réfugier dans sa vieille
caravane et de composer avec le peu qu’il lui reste.
Pourtant, sans doute
parce qu’il vit en marge de la société locale, Fredrik sera soupçonné d’avoir
lui-même mis le feu à sa maison pour toucher l’assurance. Plus ou moins
ostracisé, on comprendra bientôt qu’il n’est en aucun cas l’auteur de cet acte
bientôt suivi, en son absence, de nouveaux incendies de vieilles bâtisses sur
plusieurs des îlots alentour.
Une succession qui jette
la psychose et qui pousse Fredrik à mener sa propre enquête dans laquelle il
devra affronter ses démons, accepter de comprendre qui est vraiment sa fille,
renouer des liens sociaux tout en finissant par identifier le coupable.
Malheureusement, il faut
bien l’avouer, « Les bottes suédoises » n’ont ni l’élégance ni
l’allant des « Chaussures italiennes ». Plus le récit avance, plus
les bottes deviennent de gros sabots conduisant à une conclusion sans surprise.
Tout cela finit par tourner un peu en rond au point de presque lasser un lecteur
en lui laissant un petit goût d’amertume. Dommage mais on pardonnera à
l’écrivain suédois pour toutes les autres joies de lecteur qu’il nous aura
données.
Publié aux Editions du
Seuil – 2016 – 368 pages