19.7.20

Redrum – Jean-Pierre Ohl


Voilà un livre des plus bizarres dont je ne saurais dire s’il est franchement raté ou seulement réservé à un public particulier… Un public qui serait exclusivement formé de cinéphiles adeptes des films de genre de préférence remontant à assez loin dans le temps ainsi que, tout particulièrement, appréciant les films de Stanley Kubrick auquel ce roman rend un hommage explicite. Ceux qui se souviennent en détail de Shine comprendront par conséquent du premier coup le titre….

 

Toujours est-il qu’un petit groupe de ces cinéphiles improbables, publiant dans d’obscures revues, officiant dans d’obscures institutions, assez imbus d’eux-mêmes et globalement jaloux les uns des autres se retrouvent invités par un mécène sur l’île qu’il possède au large de l’Ecosse.

 

L’homme en question a fait fortune en inventant un procédé permettant de conserver vivants, sous forme d’hologrammes interactifs, les morts, du moins celles et ceux capables de se payer ce luxe. Il entend réunir ce petit sérail d’experts cinéphiles alors qu’un conflit mondial semble sur le point de ravager notre planète. Tandis que le monde tressaille d’attaques et de provocations en tous genres, le petit groupe d’experts se trouve accueilli individuellement par des créatures qui sont autant de sosies parfaits des acteurs ou, surtout, actrices ayant de toujours fait fantasmer les participants.

 

Réunis en huis-clos, hors du monde, sur une île désertée de tout habitant, seulement peuplée de moutons et gouvernée par un homme riche, puissant et dont les intentions semblent aussi obscures que les salles fréquentées par ses invités, tout ce petit monde va vivre une expérience qui n’est pas sans rappeler plusieurs des scenarii des films de Kubrick.

 

Toutefois, à vouloir copier un génie du septième art, on prend le risque de faire pâle figure et c’est ce qui arrive quelque peu avec ce roman dont on peine à suivre la trame et qui, jamais, ne m’a emballé. Je m’y suis même assez profondément ennuyé, n’adhérant jamais à ces empilements d’improbables et à une atmosphère de plus en plus pesante et collante où les monstres en tous genres, humains ou fictifs, ne cessent de surgir de manière assez ridicule.

 

Publié aux Éditions Folio SF – 2012 – 228 pages