20.1.20

L’incivilité des fantômes - Rivers Solomon


Si vous êtes à la recherche d’un roman de SF mal ficelé, à la limite du ridicule absolu, il y a de grandes chances pour que le nullissime roman de Rivers Solomon remplisse tous vos critères.

Résumons l’intrigue sur laquelle il y avait moyen de construire quelque chose d’intéressant. Pour une raison inconnue, les Terriens ayant survécu à une quelconque catastrophe ayant rendu la poursuite de la vie sur notre planète ont fui à bord d’un gigantesque vaisseau spatial. Depuis des centaines d’années, il vogue à la recherche d’une nouvelle planète où s’installer en ayant instauré à bord une dictature. Les fondements en sont double. D’une part, une doxa religieuse rigoureuse installant comme croyance que le vaisseau est guidé par les Dieux ; d’autre part, une confiscation du pouvoir, des privilèges et des honneurs aux seules mains des Blancs résidant sur les hauts-ponts tandis que les Noirs occupent les bas-ponts où ils sont chargés de toutes les tâches nécessaires à la vie collective sous la surveillance de gardiens qui n’hésitent pas à les traiter en esclaves dont ils usent et abusent sans vergogne. Tout cela finira mal, on s’en doute…

Or donc, pourquoi ce roman serait-il à classer manu militari dans les gros nanars ? Pour de nombreuses raisons, à commencer par une écriture sans style, d’une platitude navrante. Ensuite et surtout parce qu’il multiplie les invraisemblances (guérisons subites et quasi-miraculeuses de blessures gravissimes, capacité à tirer d’une jardinière des substances hyper-puissantes, fabrication d’armes sophistiquées à partir de bouts de tube, déplacements dans des coursives sans surveillance efficace, histoires d’amour ridicules et peu crédibles, énigmes codées dignes d’un escape game niveau zéro…). Cessons là une litanie qui pourrait être poursuivie. Ne parlons même pas des approximations scientifiques grossières et des procédures risibles de lancement de navettes dans l’espace. C’est à pleurer de rire tant tout cela est débile…

Allez, voilà pour moi la médaille d’or du pire roman de SF que j’ai jamais lu. Beurk…

Publié aux Éditions des Forges de Vulcain – 2019 – 392 pages