28.5.20

Une partie de badminton – Olivier Adam


 Depuis son précédent roman « La tête sous l’eau », les lecteurs assidus d’Olivier Adam semblaient retrouver le sourire après plusieurs années de passage à vide et de romans assez creux voire franchement ratés. Une certaine fébrilité nous guettait donc lorsque le nouvel opus « Une partie de badminton » fut acheminée sur les présentoirs de tous les lieux dédiés à la lecture.

 

Une fois le roman terminé, c’est un sentiment en demi-teinte qui nous étreint à nouveau. A cela, plusieurs raisons. Tout d’abord, bien des éléments narratifs rappellent les dernières parutions de l’auteur et tout particulièrement « La tête sous l’eau ». Même retour d’une famille parisienne dans une petite ville des côtes nord de la Bretagne. Mêmes professions des protagonistes partageant leur temps entre le journalisme et l’écriture. Même schéma : un couple qui s’essouffle sans oser le dire avec une femme qui part trouver l’amour ailleurs. Même élément qui fait basculer le fil narratif vers des horizons noirs, à la limite du thriller suite à la disparition inexpliquée de la fille du couple (même si les circonstances en sont radicalement différentes).

 

Si l’on sent qu’Olivier Adam a retrouvé une certaine soif d’écrire, l’on perçoit de même que l’inspiration reste douloureuse. Au fond, et cela fait encore moins de doute ici que dans les précédents romans, c’est avant tout de lui qu’il nous parle. De sa vie, de ses souffrances d’écrivain, de ses errances entre un Paris où la vie artistique pulse et une Bretagne où, sitôt retirés, l’on regrette l’isolement, l’oubli, la disparition des écrans-radar. Et, à la fin, à force de répétitions, de nombrilisme aigu, d’inspiration qui manque de souffle et de largeur, on finit par s’ennuyer un peu dans un roman lent, très lent, dont seule la dernière partie, enfin haletante lorsque le drame sera là, est véritablement réussie.

 

Alors, comme l’auteur ne cessera de le répéter lui-même en faisant parler ses lecteurs fictifs dans son roman, nous continuerons d’apprécier Olivier Adam pour ses premiers romans et classerons « Une partie de badminton » dans la section des réalisations de qualité moyenne, continuant d’espérer en un retour en grâce d’un auteur que nous avons adoré.

 

Publié aux Éditions Flammarion – 2019 – 377 pages